Tim Cook: Qui est le nouveau patron d'Apple?
HIGH TECH•L'homme de 50 ans a succédé mercredi à Steve Jobs...Anaëlle Grondin
Il n’a pas fallu longtemps après l’annonce de la démission de Steve Jobs de ses fonctions de DG d’Apple, pour que la firme de Cupertino publie la nouvelle hiérarchie sur sa page présentant les hauts-responsables. Les internautes peuvent y découvrir en première position le sourire impeccable de Timothy Cook, désormais «CEO» (PDG) de l’entreprise, qui a fêté ses 35 ans d’existence le 1er avril dernier. Jusqu’à présent, le bras droit de Steve Jobs a toujours été très discret, avare d’apparitions publiques. Comme éclipsé par le charisme de celui qui a imaginé l’iPad. Pourtant, ceux qui ont travaillé avec lui disent qu’il est brillant. En témoigne son ascension fulgurante au sein de la firme à la pomme.
Selon sa biographie officielle,Tim Cook a rejoint Apple en 1998 après avoir travaillé 12 ans pour IBM, occupé un poste important chez le revendeur informatique Intelligent Electronics et été vice-président de Compaq, chargé de la production, de l’approvisionnement et de la gestion de l’inventaire.
Choisi par Steve Jobs
D’après le Wall Street Journal, Steve Jobs, revenu en 1997 chez Apple, au bord du gouffre, pour remettre la société à flot, avait jeté son dévolu sur lui après avoir rembarré plusieurs candidats. Sous l'impulsion de Tim Cook, l’entreprise réduit alors à ce moment-là sa gamme de produits ainsi que le nombre de distributeurs et de revendeurs, et sous-traite une partie de la production. Selon Reuters, la marge brute, de 19% en 1997, bondit à 25% en 1998.
Deux ans plus tard, Tim Cook prend la direction des ventes internationales, puis la tête de la division Macintosh en 2004. L’année suivante, il devient directeur général délégué de la firme à la pomme. Il fait également partie du conseil d’administration du groupe.
Titulaire d'un MBA de l'université de Duke en Caroline du Nord obtenu en 1988 et diplômé de l'université d'Auburn dans l'Alabama en ingénierie industrielle, l’homme de 50 ans a eu l’occasion à trois reprises d’assurer la gestion courante de l’entreprise: en 2004, au moment où Steve Jobs a dû subir une intervention pour son cancer du pancréas; en 2009, lorsque ce dernier est retourné à l’hôpital pour se faire transplanter un foie; et au début de cette année, quand Steve Jobs a annoncé un arrêt maladie d’une durée indéterminée.
«Il a vécu l’expérience Apple au quotidien ces 10 dernières années»
Tim Bajarin, analyste à la Silicon Valley, avait confié à ABC News en janvier dernier que Tim Cook était parvenu à prouver qu’il était prêt à prendre la relève au moment où il a pris les rênes pendant six mois en 2009. «Tim Cook et l’équipe exécutive ont déjà montré qu’ils pouvaient continuer de faire fonctionner Apple en l’absence de Steve Jobs (…) Il a vécu l’expérience Apple au quotidien ces 10 dernières années. Il comprend la manière dont Steve Jobs réfléchit. Il comprend sa vision des choses et je n’ai aucun doute en ce qui concerne l’avenir de l’entreprise ces 2 ou 5 prochaines années.» Pour Carolina Milanesi, analyste chez Gartner, il «n’est peut-être pas aussi charismatique que Steve [Jobs] mais il inspire un profond respect», a-t-elle déclaré au Telegraph. «Il a les pieds sur terre», selon elle. Le journal britannique précise que le monde de l’industrie voit Tim Cook, souvent décrit comme plus doux et posé que son prédécesseur, comme quelqu’un de très intelligent. «Steve est le visage de l’entreprise, très impliqué dans le développement des produits, mais Tim est celui qui s’empare de ces modèles et les transforme en un gros tas de cash», affirmait Michael Janes, un ancien employé d’Apple, au magazine Wired en janvier 2009.
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Il y a deux ans également, le Los Angeles Times écrivait: «Cook est un accro du travail et de la salle de gym, et est connu pour être aussi obsessionnel et exigeant que Jobs lui-même. (...) Il est souvent le premier arrivé et le dernier parti du bureau. Il commence à envoyer des e-mails à ses cadres à 4h30 du matin et, pendant des années, a tenu une conférence téléphonique le dimanche soir pour préparer les réunions du lundi matin.»
Si par le passé il y a eu des rumeurs selon lesquelles il aurait pu se tourner vers la concurrence (Dell ou Motorola), Tim Cook est toujours resté loyal à Steve Jobs. Greg Petsch, qui était le patron du nouveau PDG d’Apple chez Compaq dans les années 1990, avait déclaré à Reuters en février dernier: «La gloire, l'ego, l'argent, rien de tout cela ne l'intéresse. Mais gagner, oui.»