HIGH-TECHApp Store: Apple lance son service d'abonnement et veut faire passer tout le monde à la caisse

App Store: Apple lance son service d'abonnement et veut faire passer tout le monde à la caisse

HIGH-TECHTous les éditeurs devront intégrer le système de paiement d'Apple à leurs apps...
Philippe Berry

Philippe Berry

De notre correspondant à Los Angeles

Le bras de fer avec Sony avait donné un avant goût. Mardi, dans la foulée du lancement du quotidien The Daily, Apple a dévoilé son système d'abonnement pour l'App Store, avec des conditions qui vont faire s'étrangler certains. Journaux, musique, séries télé, eBooks... Si vous vendez un contenu digital via une app iPhone ou iPad, Apple va vous aider. Et prélever une commission de 30%.

«Notre philosophie est simple: lorsque Apple amène un nouvel abonné à l'app, Apple gagne une part de 30%; lorsque l'éditeur amène un abonné existant ou un nouvel abonné à l'app, il conserve 100% du prix et Apple ne gagne rien», explique Steve Jobs, qui a visiblement fait une pause dans son congé maladie. «Tout ce que nous demandons, si un éditeur propose une offre d'abonnement en dehors de l'app, c'est que cette offre (ou une meilleure offre) soit également proposée au sein de l'app, afin que les clients puissent facilement s'abonner d'un simple clic depuis l'app.»

Payer ou partir

Traduction: Si vous vendez des livres sur votre site Web (comme Amazon), vous être forcé de proposer au client une solution d'achat depuis l'app iPhone (Kindle), à un prix égal ou inférieur, en utilisant le système de paiement d'Apple, via iTunes. Et donc de payer un droit de péage de 30%.

Apple se défend et explique que l'utilisateur a le choix entre les solutions interne et externe. Mais entre rentrer ses coordonnées bancaires dans un navigateur mobile et acheter un livre en un clic depuis l'app, c'est vite vu.

Dans l'absolu, l'utilisateur a tout à gagner. Mais selon plusieurs experts, rien ne garantit que les Amazon, Netflix, Hulu et les autres acceptent de passer à la caisse. Certains pourraient faire leur valise et claquer la porte. D'autres pourraient répercuter cette charge sur les prix.

Certains menacent déjà, d'autres acceptent

Comme aucune plateforme (pas même Android) n'est véritablement capable de concurrencer l'App Store pour les achats payants, Apple reste en position de force.

Le PDG de la boutique musicale Rhapsody a cependant déjà prévenu qu'il était prêt à se retirer de l'App store. Selon lui, «verser 30% à Apple» , alors que son entreprise paie déjà des commissions aux majors n'est «pas tenable». Il rappelle que les frais classiques sur une transaction bancaire sont de 2,5%. Malgré tout, un minimum de 10 ou 20 cents est parfois imposé et peut représenter un pourcentage important sur des petits achats.

Sony, dont l'app Reader a été refusée par Apple plus tôt ce mois-ci, songerait également à se retirer totalement d'iTunes pour lancer sa plateforme. En revanche, le magazine Popular Sciences a déjà démarré son abonnement.

Dans cette partie de poker, les autorités de la concurrence pourraient bien jouer les arbitres. Un expert explique au Wall Street Journal qu'Apple aura fort à faire pour justifier qu'il ne s'agit pas là d'un abus de position dominante, alors que l'entreprise pèse pour au moins 60 ou 70% du marché des achats sur mobile.