SMARTPHONESApp store: Apple fait un geste d'ouverture

App store: Apple fait un geste d'ouverture

SMARTPHONESL'entreprise lève plusieurs restrictions draconiennes pour les développeurs...
Philippe Berry

Philippe Berry

De notre correspondant à Los Angeles

Apple fait machine arrière. Après s'être mis à dos une partie de la communauté des développeurs iPhone au printemps dernier, la compagnie annonce jeudi avoir décidé «d'assouplir toute restriction concernant les outils de développement utilisés pour créer les applications iOS, tant que les applications qui en résultent ne téléchargent pas de code».

Traduction: le Flash pur est toujours interdit (car il nécessite de télécharger un plugin); en revanche, les développeurs peuvent, entre autres, à nouveau utiliser l'outil d'Adobe permettant de transformer du code Flash en appli iOS (pour iPhone et iPod touch).

Apaiser les développeurs... et la justice

Steve Jobs avait pris sa plume et vertement critiqué ces applications «multiplateformes» non exclusives à l'iPhone. Selon lui, la nécessité de fonctionner sur différentes plateformes «tire la qualité vers le bas». Problème, quand on voit les graphismes ébouriffants de la démo technique Epic Citadel (qui porte le moteur du jeu Unreal 3 sur iOS), difficile de donner raison au gourou d'Apple.

Avec ce geste, Apple règle potentiellement deux problèmes. D'abord il apaise la communauté des développeurs, à qui l'entreprise doit une partie du succès de l'iPhone. Ensuite, la firme à la pomme devance de possibles actions judiciaires. Interrogé au printemps dernier par 20minutes.fr, le juriste Eric Goldman estimait qu'Apple s'exposait à une possible plainte antitrust (abus de position dominante). Pour se couvrir, il semble qu'Apple ait supprimé de sa charte le langage visant à limiter la présence des publicités de la filiale de Google AdMob.

Des règles (un peu) plus claires

Apple publie également pour la première fois «les règles de validation de l'App Store afin d'aider les développeurs à comprendre» le processus d'approbation des applications. Le porno n'est toujours pas le bienvenu (y compris «les applications dont le contenu est fréquemment pornographique comme Chatroulette», précise l'entreprise).

Enfin, Apple veut que son écosystème gagne en qualité. Dans un paragraphe qui semble avoir été rédigé par Steve Jobs en personne (publié par John Gruber), l'entreprise précise: «Nous avons plus de 250.000 applications. Il n'y a pas besoin de fart apps supplémentaires (des apps simulant des pets) [...] Si votre programme ne fait rien d'utile ou ne propose pas un divertissement de longue durée, il peut être refusé […] Si votre appli n'est pas approuvée, vous pouvez faire appel. Pleurnicher auprès de la presse pour ternir notre image n'est jamais constructif.» Pas de grands changements à attendre du côté du processus de validation, en somme.