On a testé : Le Samsung Galaxy S, prétendu tueur d'iPhone

On a testé : Le Samsung Galaxy S, prétendu tueur d'iPhone

Vous l’avez deviné si vous avez suivi Giz’ ces dernières semaines : nous avons testé le dernier smartphone phare du marché sorti début juillet. Nous parlons bien entendu du Samsung Galaxy S (i9000). Mais que vaut vraiment cet appareil per...
Gizmodo.fr en partenariat avec 20minutes.fr

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Vous l’avez deviné si vous avez suivi Giz’ ces dernières semaines : nous avons testé le dernier smartphone phare du marché sorti début juillet. Nous parlons bien entendu du Samsung Galaxy S (i9000).

Mais que vaut vraiment cet appareil perçu comme une alternative à l’iPhone 4 ?

Loin des dizaines de tests dithyrambiques qui n’apportent pas vraiment de regard critique, nous avons essayé de porter un regard objectif sur ce téléphone et ses principales fonctions avec un usage un peu plus poussé.

Autant le dire, ce qui frappe d’emblée lorsque l’on ouvre la boite, c’est la ressemblance de ce téléphone (fonctionnant sur l’OS Android de Google, ndlr) avec l’iPhone d’Apple.

Les bouts arrondis et l’aspect général du téléphone ne laissent aucun doute sur la volonté du constructeur de récupérer les déçus de l’iPhone ou ceux qui ne voudraient pas entrer dans le système Apple.

D’ailleurs, pour montrer que son appareil est le meilleur sur le marché actuellement, Samsung a affiché ses ambitions en lançant une opération spéciale au Royaume-Uni pour offrir son mobile aux déçus de l’iPhone 4. Le tout appuyé par une campagne d’affichage un peu décalée qui reprend les problèmes de réception dont souffre l’iPhone de dernière génération.

Toutefois, pour faire face au joujou d’Apple, il ne suffit pas de gonfler les pectoraux : l’étiquette d’iPhone-killer dont peut jouir le Galaxy S est peut être un peu trop osée au regard de quelques détails que nous avons mis en lumière lors de notre test.

Aspect global

Le Galaxy S, c’est avant tout un bout de plastique qui n’a rien de très luxueux. Sauf que ce bout de plastique ne pèse que 119 grammes, un sérieux atout pour un tel appareil.

Autre point positif du téléphone : son écran de 4 pouces (10,2 cm) est une merveille tant au niveau des couleurs que de sa (grande) résolution de 800 pixels par 480. Un bémol toutefois lors d’une utilisation au soleil : l’écran Super AMOLED ne brille pas par sa lisibilité comme l’ont déjà démontré quelques comparatifs.

Paradoxalement, dans une situation plus favorable, l’écran est une pure merveille pour lire des vidéos HD puisque le smartphone sait les décoder sans encombre.

Le système d’exploitation

Pour qui n’a pas envie de laisser Google dévorer ses données personnelles, Android n’est pas le bon choix. Dès les premières minutes de la découverte du système, l’utilisateur sera invité obligé à s’identifier avec son compte Gmail pour accéder à l’univers des services Google (Youtube, contacts, calendrier, etc).

Après cette problématique de gestion de la vie privée, nous découvrons le système relativement simple à utiliser, et assez complet. Il reste encore du chemin à faire avant de rattraper Apple et son app store.

En effet, si votre meilleur ami a un iPhone, il aura accès à un panel plus important d’applications que l’Android Market. Ce dernier est encore relativement pauvre en matière d’applications même si nous avons l’espoir que la percée rapide d’Android change cela d’ici quelques mois… Avis aux développeurs.

Point positif presque paradoxal concernant Android et son app store : sur la masse d’applications disponibles, un grand nombre sont gratuites, contrairement à l'Apple Store. Ainsi, nul besoin de se ruiner pour trouver une application de qualité.

Enfin, s’il y avait besoin de le préciser, un forfait adapté (internet “illimité”) est évidemment indispensable pour utiliser le système et ses applications. Dans notre cas, le quota de 500 Mo fixé par notre opérateur n’aura tenu qu’une petite semaine avec entre autre, l’envoi de photos et de vidéos sur les réseaux sociaux…


Le bureau

Sur ce point aussi, impossible de ne pas faire référence à l’iPhone car ce qui a fait le succès de l’interface de ce dernier, a été repris dans le Galaxy S. On peut ainsi organiser les applications sur un bureau relativement large (7 panneaux) que l’on fait défiler avec le doigt.

La configuration des widgets est relativement aisée. Dommage toutefois que l’on ne puisse pas utiliser Météo France ou l’application (gratuite) de la Chaîne Météo au lieu d’AccuWeather, et l’AFP ou Reuters au lieu d’Associated Press (AP) pour les dépêches.

Navigation Internet

En matière de navigation sur internet, nous avons déjà connu le pire comme le meilleur. Si vous avez besoin de vous connecter sur le web partout tout le temps, le Galaxy S est parfait.

Après le chargement d’une page, l’utilisateur peut zoomer à deux doigts pour agrandir la visualisation. En changeant le téléphone d’orientation, la navigation est encore plus agréable… en espérant toutefois que les sites que vous visiterez ne comportent pas d’éléments à base de Flash.

Car même avec l’activation des plug-ins sur le navigateur, les animations Flash ne se chargent pas sur le Galaxy S qui tourne sous Android 2.1 (Eclair). La version 2.2 (Froyo), qui devrait supporter le format flash, est annoncée pour la rentrée.

Nous verrons à ce moment si Flash s’avère ou non un frein aux performances de navigation et un gouffre pour l’autonomie de notre batterie.


Appareil photo / Caméra vidéo

C’est devenu une composante de tous les téléphones ou presque : l’appareil photo. Un tel téléphone n’échappe pas à la règle et l’on s’attend déjà à des records en terme de qualité de prise de vue.

D’autant que l’appareil photo est doté d’un capteur de 5 mégapixels et s’adapte à la luminosité ambiante. Sauf que Samsung a pêché par excès de confiance : aussi incroyable que cela puisse paraitre, le Galaxy S ne possède pas de flash, pourtant indispensable sur un appareil de cette gamme !

Nous apprécierons la possibilité de “taguer” les photos avec les informations géographiques de notre notre prise de vue. Un vrai plus pour les amateurs de photographies qui ne savent plus à quel endroit a été pris tel ou tel cliché.


Un lapin a attiré l’oeil du Galaxy S

Autre fonctionnalité, les enregistrements vidéo dont la qualité HD (720×1280) à 30 images par seconde est bluffante. Que ce soit pour des souvenirs de vacances ou des mini-reportages pour votre blog, nul besoin d’une caméra de poche même si le son est hélas un point faible dans certaines situations (trop de souffle en bord de mer avec un léger vent par exemple).

Nous avons trouvé plusieurs démo réalisées par des utilisateurs du téléphone. La qualité parle d’elle même et s’avère un sérieux atout pour l’appareil :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le GPS

Pour tout téléphone haut de gamme qui se respecte, la fonction GPS est indispensable. A ce titre, le Galaxy S embarque fort heureusement cette fonctionnalité.

Basé sur les services de Google (Maps), le GPS est censé être un précieux outil pour qui n’arriverait pas à se repérer. Hélas, nous ne tarderons pas à découvrir quelques points négatifs comme par exemple la lenteur pour nous positionner par le biais du satellite alors que nous étions pourtant dans une zone sans obstacle.

Lors de notre test, nous remarquerons aussi une précision qui fait parfois défaut. Nous étions positionné par le téléphone à 500 mètres de notre endroit réel.

Nos confrères italiens de HDBlog, ceux d’un forum dédié au Galaxy S ou même les français de Test Mobile ont visiblement reçu de nombreux commentaires d’utilisateurs sur les médiocres performances GPS, à un tel point que les premiers proposent une rustine qui serait capable d’améliorer le système du Galaxy S.

Un lecteur de Gizmodo France nous a également signalé un nombre croissant de témoignages qui fleurissent un peu partout sur la toile. Nous nous ajoutons à ces déçus du GPS qui n’a pas été d’un grand secours lors d’un retour de vacances.

Contacté, Samsung France ne nous a pas retourné d’informations sur une prétendue mauvaise configuration du GPS de son appareil. A contrario, la branche américaine de Samsung aurait pris en compte ces remontées pour tenter de proposer un correctif.

Une astuce pourrait consister à activer le mode A-GPS (les trois opérateurs français Orange, SFR et Bouygues intègrent le système sur leur réseau) qui devrait améliorer la réactivité du système de positionnement. Dans notre cas, cela n’a pas amélioré notre (in)confort d’utilisation.

Vivement que le constructeur améliore ce point fortement préjudiciable pour les utilisateurs…

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Samsung Kies et le mystérieux plantage du téléphone

Dans le petit mode d’emploi livré avec l’appareil, Samsung conseille à l’utilisateur de télécharger un logiciel maison baptisé “Samsung Kies” pour synchroniser le téléphone (contacts, photos / vidéos, etc.). Nous avons donc souhaité l’utiliser comme un utilisateur lambda pourrait le faire en suivant les recommandations du constructeurs.

Mais outre la lourdeur de l’application, notre téléphone a tout simplement planté. Et nous ne sommes pas les seuls dans ce cas : nous avons repéré des dizaines de cas similaires dans de nombreux forums ou blogs francophones et anglophones.

Alerté, Samsung France s’est montré très embarrassé avant de nous demander de retourner le mobile qui nous avait été livré par un opérateur français. Notre mobile a même fait un aller simple en Corée du sud pour permettre aux ingénieurs de la firme de chercher l’origine de cet incident, rien que ça ! C’est dire l’inquiétude suscitée par ce mystérieux (et irrésolu) bug.

L’arrivée d’un nouveau téléphone nous permettra de constater que “Kies” n’est pas à l’origine de notre problème ce qui pourrait incriminer de fait l’appareil reçu initialement. Quelques jours plus tard, lors d’une seconde utilisation de Kies avec notre téléphone échangé par Samsung, le plantage réapparaitra finalement.

Le constructeur avait promis de revenir vers nous avec des explications et une communication si nécessaire.

Début août, il nous a précisé qu’il s’agissait d’un bug du téléphone et qu’un correctif était en cours de développement… nous l’attendons avec grande impatience.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Carte graphique

Le téléchargement d’un jeu développé par Gameloft suffit à nous convaincre des performances graphiques exceptionnelles du Galaxy S. Nous ne pouvons que nous incliner devant la beauté des images et la possibilité de jouer à un jeu comme sur une véritable console de jeu portable.

Les testeurs de CNet Asia ne s’étaient pas trompés : le Galaxy S surpasse le HTC Desire, qui est l’un de ses principaux challengers sur le segment “Google Phones”.

Attention toutefois à l’autonomie de la batterie, notre point suivant.

Autonomie du téléphone

… C’est le point faible de tous les téléphones de nouvelle génération. Si vous comptez utiliser ce téléphone pour naviguer sur le web, lire et répondre à vos emails, utiliser le GPS, twitter, facebooker, filmer, photographier et pourquoi pas téléphoner, ne comptez pas sur une autonomie dépassant une journée et demie.

Pour une utilisation basique incluant le fonctionnement de quelques applications, il faudra se résoudre à un rechargement quasi-quotidien du téléphone.

Si la coque en plastique n’avait pas franchement nos faveurs lors du début de ce test, nous lui trouverons un point positif. Facilement amovible, elle permet d’accéder au logement de la batterie, là où Apple limite l'accès aux entrailles de son iPhone.

Samsung permet ainsi le remplacement de la batterie épuisée si l’utilisateur le désire et permet à ce dernier de prolonger la vie de son appareil. Un (très) bon point donc.

On a aimé aussi…

Dans les autres éléments que nous avons apprécié, l’on peut citer le mode de verrouillage du téléphone, la gestion des mails avec GMail, ou encore la radio FM.

La fonction modem 3G s’est avérée d’une aide très précieuse lorsque nous n’avons pas pu trouver de point d’accès wifi. Comme indiqué plus haut, le quota de trafic fixé par notre opérateur (500 mo) n’aura tenu qu’une semaine si l’on ajoute à l’usage d’applications, la consommation liée à l’utilisation de cette fonctionnalité.

Pas question donc, de regarder des vidéos ou télécharger des fichiers lourds. Attention aussi à l’usage intensif de l’appareil qui pourrait à terme déclencher un incident technique : au bout de 2 heures, le Galaxy S était relativement chaud.

Un bug peut en cacher un autre…

Le nombre de bugs relevés par les utilisateurs qui expliquent leurs découvertes sur les forums spécialisés ou dans des vidéos est assez rédhibitoire pour qui voudrait s’offrir ce téléphone. Voici un florilège des trouvailles qui commence par un prétendu pépin de sécurité nous dit cette vidéo (à lire aussi sur ce site italien) et un soucis avec la 3G.

Le syndrome “iPhone 4″ (mauvaise réception du téléphone) aurait été constaté par un utilisateur. De notre côté, nous ne l’avons pas relevé.

Et enfin, à en croire cette autre vidéo, l’adresse Mac s’emballe sans raison apparente. Décidément, les ingénieurs coréens vont avoir du boulot pour sortir un système stable ces prochaines semaines !

Conclusion

Si vous rêviez de trouver LE concurrent à l’iPhone 4, vous ne trouverez dans le Galaxy S i9000 qu’une alternative en attendant la sortie de son frère, le i9200 dont plusieurs sources se sont déjà fait l’écho.

Gare aux promesses non-tenues. Le Galaxy S en est l’exemple : un téléphone considéré comme “haut de gamme” qui comporte des problèmes techniques ou intègre une mauvaise configuration pouvant altérer ne serait-ce qu’une infime partie de son usage pour certains utilisateurs n’est pas acceptable.

Et la communication de Samsung n’est pas très au point ce qui n’est pas pour rassurer les utilisateurs qui s’organisent via les forums, les réseaux sociaux ou les blogs spécialisés. On dénombre ainsi de nombreux supports indépendants consacrés au Galaxy S, qui peuvent apparaitre comme une preuve de l’engouement pour ce modèle.

La marque dispose de points de contacts avec ses clients (mail, réseaux sociaux) dans quelques pays… mais en France, difficile impossible pour Monsieur Toulemonde de prendre contact avec le constructeur sur Facebook ou Twitter pour avoir une réponse (ou semblant) à ses demandes d’assistance.

D’un point de vue général, le Galaxy S deviendra rapidement un précieux outil de communication pour son propriétaire. Et malgré les critiques émises, principalement liées aux bugs USB et GPS que nous avons constaté, force est de constater que cet appareil va rester en haut de l’affiche pour quelques semaines.

Nous le recommanderons tout particulièrement aux hyper-connectés qui ne peuvent pas se passer d’un lien avec leur réseau d’amis sur Facebook, Twitter. L’utilisateur lambda qui veut gérer son quotidien trouvera aussi ce qu’il recherche grâce aux applications pré-installées ou disponibles sur Android Market.

Les allergiques de la pomme trouveront pour leur part un mobile agréable et qui répondra à coup sur à la plupart de leurs attentes.

Le prix de ce jouet oscille entre 499 et 549 euros nu.

Au final, le verdict est sans appel : le constructeur coréen rate le sans-faute, comme nous l’avons précisé dans ce billet, par excès de confiance.

A trop vouloir se rapprocher d’Apple et son iPhone, ses rivaux oublient parfois l’essentiel et Samsung en fait la démonstration.

Cet article est réalisé par Gizmodo et hébergé par 20 Minutes.