Nos impressions sur l'iPhone 4
SMARTPHONE•Présenté lundi, le dernier né d'Apple tient-il ses promesses?Philippe Berry
De notre envoyé spécial à San Francisco
La présentation de Steve Jobs achevée, Apple a laissé les journalistes poser pour quelques instants leurs mains sur sa dernière création. Impressions à chaud, avant une sortie en France et aux Etats-Unis fixée au 24 juin.
Le design
Les goûts et les couleurs, c'est personnel. Après trois générations successives quasi identiques, Apple offre un lifting à l'iPhone, qui perd ses courbes pour deux faces plates et symétriques. Les 2 mm d'épaisseur en moins ne changent pas fondamentalement la donne. Mais au toucher, le dos, désormais en verre durci (plus résistant que le plastique), est indéniablement agréable.
L'écran
Apple jure que le nouveau revêtement est moins sensible aux traces de gras. Sans Big Mac à portée de main, difficile de vérifier. En revanche, la résolution de l'écran de 960x640 pixels (quatre fois plus que le 3GS) lui donne un rendu assez similaire à celui de l'iPad, avec images et textes plus nets que sur les anciens, et un ton au-dessus du Droid de Motorola ou du Nexus One d'HTC.
La visiophonie «FaceTime»
Apple refait son retard avec l'apparition d'une caméra frontale qui permet de passer des appels vidéo –en mode wifi uniquement. L'interface est simplissime: une fois l'appel démarré, il suffit de toucher l'icône «FaceTime». On peut ensuite basculer entre la caméra frontale, pour que mamie puisse s'exclamer «Tu es sûr que tu manges assez?»), ou la principale, pour filmer en direct les premiers pas de ses petits enfants. Avec le réseau wifi surchargé à l'intérieur du Moscone Center de San Francisco, la vidéo était un brin saccadée. Un employé de la firme jure que dans le salon, le résultat est bien meilleur. A vérifier.
L'iOS 4.0
Il sera disponible le 21 juin, pour l'iPhone 4 et le 3GS. Le modèle 3G (de 2008) ne gérera pas le multitâche, et le «vieux» 2G, lui, n'aura rien du tout (processeur sans doute trop limité). La gestion du multitâche (partiel, détails ici) s'apprivoise instinctivement en pressant deux fois le bouton «home». En revanche, une visite sur un site en Flash se solde toujours par une page bien vide. Mais Steve Jobs l'a répété la semaine dernière: à moins que le marché ne lui envoie un signal fort, il persistera dans cette direction, privilégiant le HTML5. Et avec un parc de 100 millions d'iPhone/iPod touch/iPad, il est en position de forcer le marché à s'adapter à sa vision.
Conclusion
L'iPhone 4 est un produit bien fini, côté matériel comme logiciel. Il ne fera sans doute pas changer d'avis ceux que les trois précédentes générations avaient laissé de marbre (pour l'absence de Flash, de clavier physique, de synchronisation sans fil et d'accès limité à ses fichiers, toujours d'actualité). Pour les autres, deux cas de figure: le possesseur d'un «vieil» iPhone (2G ou 3G), dont la période d'engagement est terminée, gagnera beaucoup avec le nouveau millésime. Pour celui d'un 3GS en revanche, une simple mise à jour de l'OS le 21 juin (pour profiter du multitâche) suffira largement pour patienter jusqu'à l'année prochaine. Il faudra en effet au moins attendre 2011-2012 pour voir les opérateurs passer doucement à un réseau de 4e génération –annoncé comme 10 fois plus rapide– avec lequel l'iPhone 4 ne sera pas compatible.