DECLARATIONFoxconn: Steve Jobs juge que l'usine aux onze suicides est «plutôt chouette»

Foxconn: Steve Jobs juge que l'usine aux onze suicides est «plutôt chouette»

DECLARATIONPour le patron d'Apple, l'entreprise «n'exploite pas ses employés»...
Julien Ménielle

Julien Ménielle

C'est ce qu'on appelle faire une «Didier Lombard». OK, les ouvriers de l'entreprise taïwanaise de Foxconn se suicident, mais «ils ont des restaurants, des cinémas et des hôpitaux et des piscines. Pour une usine, c'est plutôt chouette». La sortie est signée Steve Jobs, le boss d'Apple, qui sous-traite au groupe la fabrication de ses iPhones.

Un ton un peu léger, venant d'un businessman à la com' habituellement si léchée, pour évoquer un établissement dans lequel onze suicides et plusieurs tentatives ont eu lieu cette année. Pour mémoire, le groupe taïwanais en est réduit à dresser des filets sous les fenêtres de son usine et à faire signer des déclarations à ses employés dans lesquelles ils s'engagent à ne pas attenter à leurs jours.

Un problème d'adaptation à la vie citadine

Nokia, Sony, Dell et HP, qui collaborent également avec ce groupe se sont récemment émus de la situation. Des représentants de chez Apple se sont également rendus sur place. «Nous nous attelons à cela avec vigueur», a assuré Steve Jobs. «Je pense qu'Apple est l'une des entreprises du secteur et peut être l'une de tous les secteurs, qui fait l'un des meilleurs boulots pour comprendre les conditions de travail chez ses fournisseurs».

«Foxconn n'exploite pas ses employés.» Mais pour le boss d'Apple, les jeunes provinciaux qui se retrouvent à travailler en ville auraient du mal à s'habituer à ce changement de mode de vie. De nombreux employés de Foxconn viennent en effet de provinces défavorisées. Ils travaillent jusqu'à douze heures par jour, six jours par semaine.

Le précédent Didier Lombard

Le patron de France Télécom, confronté à une vague de suicides dans son entreprise, avait évoqué en septembre un phénomène de «mode». Avant de faire son mea culpa pour son «énorme bourde» quelques jours plus tard.