De notre correspondant à Los Angeles

«4G». Ces dernières semaines, le buzz bat son plein aux Etats-Unis avec la sortie du mega téléphone 4G Evo de HTC. L'occasion de faire le point sur le futur de la téléphonie.

La 4G n'existe pas officiellement

Plusieurs technologies sont candidates au titre convoité. Mais l'International Telecommunication Union n'annoncera qu'en octobre prochain les standards qualifiés. De nombreux critères entrent en jeu, dont des débits de 100 Mbps en mouvement et 1 Gbps en fixe. Soit environ 10 fois plus que les débits maximums 3G (de 7 à 14 Mbps, selon les pays), qui sont déjà loin d'être atteints: aux Etats-Unis, où l'opérateur AT&T est très critiqué, notre iPhone plafonne à 2 Mbps en moyenne en 3G, sans parler de la couverture erratique. Les normes qui devraient décrocher le titre 4G incluent le LTE-Advanced (notamment en Europe) et la dernière génération WiMax (802.16m)

Mais il y a déjà de la 4G en Suède et aux Etats-Unis...

C'est un coup marketing des opérateurs. Aux Etats-Unis, le «4G Evo» a été lancé en étant compatible avec la réseau WiMax de l'opérateur Sprint, qui ne couvre que 15% de la population. Il s'agit de Wimax 802.16e, considéré comme de la 3G+. Sprint annonce des débits allant jusqu'à 6 Mbps. Mais en condition réelles, les tests du Wall Street Journal ont plafonné à 3,9 Mpbs. En Suède et en Norvège, il s'agit de LTE (Long term evolution), et pas de LTE Advanced. Les débits sont néanmoins déjà nettement supérieurs (près de 50 Mbps en test, mais avec une clé USB 4G et pas un téléphone).

Et en France?

L'Arcep va attribuer les licences 4G fin 2010/début 2011. Tous les opérateurs ont déjà commencé des tests ponctuels et les offres commerciales devrait débarquer fin 2011. En attendant, ils passent progressivement à de la 3G+, surtout via clé USB pour les ordinateurs portables. Orange et SFR se sont fait tirer les oreilles par l'Arcep pour leur retard sur leurs engagements de couverture 3G (respectivement 87% et 81% du territoire et 80% pour Bouygues). L'objectif est d'atteindre 98% fin 2011. Au printemps dernier, ils se sont mis d'accord pour partager leurs infrastructures afin d'atteindre quasi 100% en 2013.

La 4G, pour quoi faire?

Pour l'Internet mobile, principalement. Dans les grandes agglomérations américaines, il est courant sur l'iPhone de perdre un appel à cause de la saturation du réseau. Un débit plus rapide permettra également de transformer plus confortablement son téléphone en hotspot Wifi. Appels en VoIP et télévision mobile devraient également exploser. Tout n'est cependant pas idyllique. La 4G, en utilisant des fréquences différentes, devrait être encore plus gourmande en consommation électrique. La batterie du HTC Evo 4G est apparemment loin de tenir la journée.