iPhone 16 : Son nouveau bouton « Photo » est-il si utile qu’Apple le prétend ?
APPLE•« 20 Minutes » a testé le nouveau bouton Camera Control introduit par Apple sur les iPhone 16Christophe Séfrin
L'essentiel
- Un nouveau bouton a fait son apparition sur les iPhone 16 d’Apple.
- Dédié à la photo, il permet de convoquer de la pointe de l’index des réglages avancés, comme ceux de l’exposition ou de la profondeur.
- Sans doute précieux pour les fans de photo, l'ergonomie du bouton peut parfois déconcerter.
Sur la tranche droite des iPhone 16 et iPhone 16 Pro d’Apple est apparu un nouveau bouton. Nommé Camera Control et situé sous le bouton d’alimentation, il permet d’apporter une « touche » beaucoup plus personnelle à nos prises de vues. 20 Minutes a appuyé dessus.
Plutôt un pavé tactile
Lors de sa keynote de 20 septembre, avec, le PDG d’Apple, ne manquait pas d’arguments au sujet de Camera Control, le nouveau bouton dédié à la prise de vues et présent sur la tranche droite des « meilleurs iPhone jamais créés ».
« Bouton » ? Plutôt un pavé tactile, serait-on tenté d’affirmer après avoir pris de nombreuses photos avec lui, à l’aide d’un iPhone 16 Pro Max. De la taille du bouton Alimentation, cette touche ne dépasse pas, comme lui, de la bordure de la coque, mais y est logée dans un très léger renfoncement.
Être plus réactif
Avantage immédiat à l’essai : Camera Control permet d’ouvrir instantanément l’appareil photo. Un appui suffit pour cela, un second déclenche la prise de vue instantanément, tandis qu’un appui long enclenche, lui, l’enregistrement vidéo (il faut cependant laisser constamment son doigt enfoncé sur le bouton durant le tournage). Cela permet incontestablement d’être beaucoup plus réactif pour immortaliser sans attendre une image.
Les bases de la photographie
Mais Apple est allé beaucoup plus loin. Une fois un premier appui effectué pour ouvrir l’appareil photo, il est possible en laissant son index sur le bouton et en effectuant des doubles appuis d’accéder à ce que l’on appelle des réglages avancés. Exposition ; Profondeur ; Zoom ; Camera (x0,5 ; 1 ; 2 et 5) ; Styles (nous y reviendrons) et Ton peuvent être ainsi tout à tour convoqués. Un retour haptique (une légère vibration) vient valider le choix effectué. Ce qui n’est pas mal.
L’idée est ici de retrouver les bases de la photographie et de peaufiner, comme les pros, ses prises de vues lorsqu’on les réalise. A la clé, aussi, moins de retouches à envisager en post-production, si l’on aspire à la photo parfaite.
Des Styles qui se personnalisent à l’infini
Constat : pas forcément besoin d’en connaître des tonnes en réglages photo pour appréhender le fameux bouton Camera Control. Au contraire, celui-ci permettra aux profanes d’apprendre en pratiquant, en jouant sur les valeurs de l’exposition, ou de la focale (pour adapter la profondeur de champ). Ce sont deux réglages sur lesquels peu de photographes amateurs osent s’aventurer. Dommage que celui de la vitesse ne fasse pas partie de la belle panoplie proposée par Apple.
Innovation à saluer par ailleurs avec les Styles, désormais proposés par le fabricant. Nommés Rose froid ; Neutre ; Or ; Ambre ; Standard ; Naturel ; Spectaculaire ; Paisible ; Intime ; Vaporeux ; Noir et blanc doux ; Noir et blanc extrême (n’en jetez plus !), ils pourraient s’apparenter à de classiques filtres photo. Mais n’en sont pas.
Car ici, l’IA embarquée fait son job en proposant des effets plus intelligents et subtils. Comme en préservant des tons chair naturels pour le ou les sujets présents sur une photo sur laquelle on applique un Style. Un filtre aurait, lui, apposé sa patte colorée sur la totalité de l’image. Pour pousser la perfection un peu plus loin, il est même possible, une fois un Style choisi avec le bouton Camera Control d’affiner son rendu à l’aide d’un pavé tactile sur lequel on promène la pointe de l’index. Le réglage, dans le réglage ! Résultat, la palette de possibilités est ici infinie.
A l’arrivée, il y a matière à s’enthousiasmer face à Camera Control. Mais en pratique, disons cependant que le bouton n’est peut-être pas aussi pratique qu’il semble l’être sur le papier.
Une ergonnomie qui peut déconcerter
D’abord, pour une question d’ergonomie. On est ici loin de ce que propose, certes avec un encombrement bien supérieur, Xiaomi et son smartphone Xiaomi 14 Ultra auquel on peut greffer une poignée grip pour accéder à des réglages photo plus poussés… avec une bien meilleure préhension.
Assez commode en mode Paysage où il tombe parfaitement sous l’index (comme sur un appareil photo compact), l’usage de Camera Control peut devenir un peu plus fastidieux en mode Portrait qui impose de tenir l’iPhone à deux mains si on ne veut pas risquer de le faire tomber.
Ensuite, il est nécessaire d’en apprivoiser le fonctionnement. Même après de nombreux essais, il n’est pas rare que l’on se trompe encore en l’utilisant. « Sa fonction première de déclencheur est appréciable, mais en voulant se rapprocher au plus près d’une véritable expérience photo, le bouton possède bien des fonctions avec lesquelles on risque de s’emmêler les pinceaux », constate également Moctar Kane, reporter photo.
Et puis, même si ce bouton transforme un peu plus l’iPhone en appareil photo, avec un vrai déclencheur, il reste nécessaire, si on veut l’utiliser, de prendre son temps lors de la prise de vue. Dès lors, et si l’on maîtrise un peu « son sujet », les résultats obtenus peuvent s’avérer tout à fait séduisants. Mais qui sont les utilisateurs qui, après avoir découvert ses vertus, l’utiliseront vraiment, dans quelles conditions, avec quelle régularité ? Un retour d’expérience sera nécessaire dans quelques mois !
Vers un deuxième bouton Action ?
Enfin, n’y a-t-il pas derrière l’idée du bouton Camera Control d’Apple une vue à plus long terme ? Si l’on sait que les développeurs vont pouvoir s’en emparer et en personnaliser l’usage pour des applications orientées photo (comme pour Instagram, Snapchat, Blackmagic Camera), pourra-t-on lui attribuer d’autres fonctions ?
« Il va servir à autre chose dans le futur, avec des scénarios. Ce serait un deuxième bouton Action (apparu l’an passé), avec plus de fonctions programmables », pronostique Moctar Kane. Concrètement, on pourrait imaginer l’utiliser pour piloter un éclairage connecté, en choisissant en plusieurs clics son ampoule, en déterminant sa couleur et intensité d’éclairage en glissant son doigt sur la petite surface tactile. Ou, en cet automne déjà frisquet, on pourrait accéder à son thermostat connecté, sa programmation, et doser toujours du bout de l’index la température désirée. En ouvrant son API à des applications tierces, Apple pourrait ainsi ouvrir le champ de tous les possibles.