Les rumeurs « copier-coller » n’ont rien de nouveau et font depuis de nombreuses années l’objet de démentis et d’articles explicatifs. Elles n’en restent pas moins un phénomène toujours d’actualité, comme le prouve ce nouvel exemple d’ampleur mondiale. « Au revoir Meta AI ça a été un cauchemar. Veuillez noter qu’un avocat nous a conseillé de mettre ceci, le défaut de le faire peut entraîner des conséquences juridiques. » C’est ainsi que commence le message en question, posté sur Facebook et Instagram par des internautes soucieux de protéger leurs données personnelles face aux usages de la maison mère Meta pour l’entraînement de son intelligence artificielle.

Le texte explique que « Meta est maintenant une entité publique » et donc que « tous les membres doivent publier une déclaration similaire », au risque que la multinationale « suppose que vous êtes d’accord avec eux en utilisant vos informations et photos ». Il termine par affirmer « je n’autorise pas Meta ou personne d’autre à utiliser mes données personnelles, informations de profil ou photos ».

La rumeur trouve sa source dans le monde anglophone, où elle a pris une ampleur très importante après avoir été relayée par des célébrités comme les acteurs James McAvoy et Ashley Tisdale.

FAKE OFF

Partager ce texte n’a aucune valeur juridique. C’est ce qu’a confirmé un porte-parole de l’entreprise auprès de la BBC : « Partager cette publication ne constitue pas une forme valable d’objection. »

Au Royaume-Uni et dans l’Union européenne, il est possible de faire une demande pour s’opposer à l’utilisation de ses données personnelles par Meta, à la faveur du Règlement général sur la protection des données. Il faut pour cela remplir le formulaire dédié qui sera examiné par Meta.

Sur la page en question, l’entreprise explique qu’elle peut utiliser les publications, les photos et leurs légendes, les commentaires, pour entraîner ses différents modèles d’IA. « Nous n’utilisons pas le contenu des messages privés envoyés à vos amis et votre famille pour entraîner nos IA », précise toutefois Meta.

La collecte des données pour l’IA suspendue dans l’UE

Quoi qu’il en soit, il faut noter que Meta a actuellement suspendu son projet d’utilisation des données personnelles pour son programme d’IA dans l’Union européenne depuis le 14 juin 2024 (bien qu’il soit sur le point de reprendre au Royaume-Uni).

L’entreprise s’est pliée à une décision de la Commission irlandaise pour la protection des données (DPC), qui indiquait dans un communiqué : « La DPC salue la décision de Meta de suspendre ses projets de formation de son modèle linguistique à grande échelle à l’aide de contenus publics partagés par des adultes sur Facebook et Instagram dans l’ensemble de l’UE. »

La page d’information au sujet de l’utilisation des données pour l’IA de Meta indique d’ailleurs en en-tête : « Après discussions avec des organismes de réglementation, nous avons décidé de retarder les changements que nous souhaitions apporter à l’utilisation de vos renseignements pour développer et améliorer l’IA chez Meta ».