Prends ça, Elon Musk. « Ceci est le premier tweet de l’Histoire rédigé et publié uniquement par la pensée ! Bravo aux créateurs de Prometheus, une révolution technologique au service du bien commun et de l’inclusion », a claironné Emmanuel Macron, ce vendredi 31 mai sur X.

Comprenez bien, ce n’est pas le tweet du Président qui a été tapé par la pensée, mais celui auquel le chef de l’État réagissait, publié un peu plus tôt par la startup marseillaise Inclusive Brains. Une prouesse technologique doublée d’un joli pied de nez puisque X où a été publié ce post unique au monde, est la propriété d’Elon Musk, au même titre que Neuralink, son entreprise qui explore elle aussi la piste de l’interface homme-machine.

Les échecs par la pensée

Le 20 mars, cette biotech aux méthodes très décriées diffusait une vidéo où l’on voyait l’un de ses premiers patients humains jouer aux échecs par la pensée grâce à un implant cérébral aux électrodes particulièrement fines. Problème, cinq mois après sa pause, l’implant ne tiendrait plus qu’à un fil, pour ainsi dire. 85 % des 1024 électrodes qui captaient les signaux du cerveau se seraient détachées selon le Wall Street Journal.

Nommée Prometheus et fondée sur l’alliance des interfaces cerveau-ordinateur et de l’IA générative, la technologie développée par Inclusive Brains ne sert pas qu’à écrire sur les réseaux sociaux. Sur la photo qui accompagne le tweet de l’entreprise, on peut voir une femme atteinte d’un handicap moteur tenir la flamme olympique : un exploit rendu possible par un exosquelette au niveau du bras piloté avec l’aide de Prometheus, donc.

Pour écrire mais aussi contrôler un exosquelette

« Grâce à cette première application et utilisation publique de Prometheus, Inclusive Brains et Allianz Trade visent à sensibiliser le public à la nécessité de soutenir les efforts scientifiques et industriels dans le domaine des technologies d’assistance alimentées par l’IA qui améliorent l’inclusion sur le lieu de travail et au-delà », annonçait l’entreprise dans un communiqué commun avec Allianz Trade publié début mai.

Crée en 2022, Inclusive Brains s’adresse tout particulièrement aux personnes atteintes de handicap sensorimoteur et, avec ce projet, plus particulièrement à celles et ceux qui ont perdu l’usage de leurs mains ou de la parole.

L’IA en renfort

Olivier Oullier, cofondateur et directeur général d’Inclusive Brains précisait dans ce même texte que « la véritable inclusion consiste à développer des solutions qui aident chacun d’entre nous, sans discrimination aucune. Pouvoir contrôler un ordinateur avec son esprit, ses yeux ou en clignant des yeux ou en serrant la main changera la vie d’un grand nombre de personnes paralysées, car cela leur permettra de communiquer avec le monde. »

Et pour cela, l’entreprise entraîne l’intelligence artificielle à reconnaître les ordres du cerveau, en la nourrissant de différents types de données neurophysiologiques : les ondes cérébrales bien sûr, mais aussi les muscles faciaux, les mouvements des yeux ou le rythme cardiaque. « C’est le seul moyen de permettre aux machines et aux environnements numériques de s’adapter à la singularité de chaque utilisateur et à ce qu’il ressent en temps réel », d’après Olivier Oullier. Pas besoin d’implant pour savoir quel sentiment habitait Emmanuel Macron, ce matin : la fierté.