Malgré des ventes en baisse, Apple croque la vie à pleines dents

Récolte en demi-teinte pour la marque à la pomme. Le 2 mai, Apple a publié ses résultats financiers pour l’année en cours. L’entreprise californienne a réalisé un chiffre d’affaires de 90,75 milliards de dollars lors des trois premiers mois de l’année, dont 23,6 milliards de bénéfice net. Des chiffres en baisse sur un an, mais moins que ne le craignait le marché. Bien mais pas top, comme dirait l’autre.

Les ventes d’iPhone en berne

Mais plutôt bien quand même. Car le fabricant de l’iPhone a annoncé le programme de rachat d’actions le plus massif de son histoire, d’un montant de 110 milliards de dollars. Une somme que le conseil d’administration a consenti à dépenser « compte tenu de notre confiance dans l’avenir d’Apple », a indiqué Luca Maestri, le directeur financier du groupe, dans un communiqué. Il n’en fallait pas plus pour que le cours de l’action s’envole de 6 % à la bourse de New-York. N’en déplaise à Newton, tout n’est pas écrit entre la pomme et la gravité.

Ce qui peine, au contraire, à décoller, ce sont les ventes de l’iPhone. Le produit vedette d’Apple n’a généré « que » 46 milliards de dollars de revenus au deuxième trimestre. C’est 10 % de moins sur un an. En cause, selon Jacob Bourne, analyste de Emarketer, « la baisse de la demande en Chine ». Et peu probable que les autres articles sur les étagères des Apple Store changent la donne selon lui : « D’un point de vue commercial, il est évident que ni les nouveaux produits lancés au premier trimestre (par exemple le casque Vision Pro et le nouveau MacBook Air) ni le rafraîchissement attendu des gammes d’autres appareils comme les tablettes et stylets n’auront d’impact sur les résultats de l’entreprise dans un avenir proche. ».

Apple attendu au tournant… de l’IA

Le motif de réjouissance pour Tim Cook, le patron d’Apple, a un nom : les services. De l’AppStore à Apple Cloud en passant par AppleTV, ceux-ci ont enregistré « un record historique ». Avec un chiffre d’affaires de près de 24 milliards de dollars, ils représentent désormais plus d’un quart des revenus de l’entreprise. Pour Thomas Husson, analyste de Forrester, l’avenir de la firme fondée par Steve Jobs et Steve Wozniak est peut-être là : « À long terme, je pense que l’évolution d’Apple vers un modèle économique fondé sur les services constitue une approche solide pour compenser sa dépendance à l’égard des ventes d’iPhone. ».

Et l’IA dans tout ça ? Avec plus ou moins de réussite, Microsoft, Google, Meta ont tous pris le virage de l’intelligence artificielle. Dipanjan Chatterjee, de Forrester, ne voit pas Apple s’abstenir plus longtemps « La détermination d’Apple à rester à l’écart du battage médiatique sur l’IA va probablement s’effriter, car l’entreprise commence à être assez isolée. Il est possible qu’elle fasse bientôt des annonces à ce propos. » La prochaine conférence d’Apple pour les développeurs, en juin, pourrait justement porter sur le sujet.