Ils travaillaient sur l’IA de Google, se sont plaints des conditions et ont été licenciés
BARD•Des employés d’un sous-traitant dénonçaient des salaires insuffisants et une surcharge de travail20 Minutes avec agence
Alors que tout le monde parle de ChatGPT, Google a aussi son agent conversationnel, baptisé Bard. Pour le mettre au point, le géant américain s’est associé avec le sous-traitant Appen, dont le but est d’évaluer et de vérifier le bon fonctionnement du chatbot utilisant l’IA. Mais voilà, les travailleurs contractuels de cette entreprise affectés à cette tâche se sont plaints de salaires trop bas et d’une surcharge de travail. L’entreprise a alors licencié certains d’entre eux, rapporte le Washington Post.
Les travailleurs mis à la porte estimaient qu’ils ne pouvaient pas faire correctement leur travail en s’assurant que le robot ne causerait pas de dommages. C’est le sens d’une lettre envoyée le 15 mai dernier par l’un des salariés au Congrès américain. Le courrier expliquait que la situation de ces travailleurs de l’ombre pourrait conduire l’IA conversationnelle de Google à agir dangereusement. Le licenciement des salariés est intervenu deux semaines après cette communication alors que les employés faisaient part de leurs réserves depuis un an.
Cinq minutes pour un contrôle complexe
Les robots conversationnels sont susceptibles d’utiliser de fausses informations ou encore de s’appuyer sur des biais sexistes, racistes, discriminants. La tâche des employés d’Appen était de s’assurer que ce n’était pas le cas. Michelle Curtis, employée contractuelle de la société, a par exemple expliqué qu’un évaluateur devait juger une réponse détaillée de Bard sur la guerre de Sécession en seulement cinq minutes. « Il n’y a aucun moyen humain de le faire », a-t-elle jugé.
Appen n’a pas répondu sur le fond, se contentant de justifier les licenciements par des « conditions commerciales » défavorables. Google a déclaré en 2019 que tous les employés des sous-traitants qui travaillaient sur ses produits devaient être payés au minimum 15 dollars (environ 13,70 euros) par heure, précise Korii. Selon deux employés d’Appen, ce n’est pas le cas dans l’entreprise. Le géant américain a cependant finalement fait savoir que seule Appen était « responsable des conditions de travail de ses employés ».