L’âge des joueurs bientôt être vérifié de manière high-tech chez le buraliste ? La Française des jeux (FDJ) a testé pendant trois mois un logiciel d’analyse du visage capable d’évaluer si le client est majeur, a indiqué ce mercredi un responsable de la start-up Yoti.

Pour pouvoir jouer, les jeunes clients pouvaient présenter leur carte d’identité ou faire scanner leur visage sur une borne installée dans la boutique. Cet équipement a été mis au point par Yoti, leader mondial du secteur, qui a entraîné une intelligence artificielle (IA) sur des millions de visages pour la rendre capable de déterminer l’âge d’une personne.

Une solution encore en phase de test en France

Selon Yoti, sa borne peut définir l’âge d’une personne avec une précision de 1,6 an « Nous réglons donc la barre à 20 ans », a expliqué Florian Chevoppe-Verdier, en charge de la politique publique chez Yoti. Si l’âge est estimé en dessous, la personne doit alors montrer un document d’identité.

La FDJ a indiqué travailler « depuis un an sur des solutions d’analyse d’images et de certification de majorité » avec Yoti. La société ne dispose encore que de « prototypes ». Cette solution est déjà largement utilisée au Royaume-Uni, dans des hypermarchés pour l’achat d’alcool ou, en test aussi, chez des buralistes.

Un garde-fou potentiel sur Internet

Yoti travaille en partenariat avec Instagram pour bannir les moins de 13 ans du réseau social. Dans ce cas, l’utilisateur doit prendre une vidéo de son visage. L’entreprise, membre du Laboratoire pour la protection de l’enfance mis en place par l’Élysée en novembre 2022, espère aussi être sélectionnée comme solution technique et comme tiers de confiance pour la vérification d’âge en ligne, qui sera notamment imposée aux sites pornographiques.

« Si le gouvernement se décidait, nous pourrions activer une estimation d’âge sur tous les sites pornographiques en vingt-quatre heures », a assuré le responsable de Yoti. Sa technique ne permet pas une identification mais seulement d’évaluer l’âge. Elle repose sur l’analyse de pixels du visage anonymisés et les photos ne sont pas stockées, assure l’entreprise.

Yoti reconnaît toutefois que son système n’est pas infaillible. « Par exemple, une vie dans la rue vieillit prématurément le visage », a expliqué Florian Chevoppe-Verdier. C’est la raison pour laquelle, au Royaume-Uni, l’entreprise a refusé d’évaluer l’âge des migrants avec sa technologie.