Twitter : Pourquoi Elon Musk voudrait-il rendre les sondages payants ?
nourrir le p’tit oiseau•Après son sondage demandant aux internautes s’il devait rester à la tête de l’entreprise, Elon Musk a répondu à un internaute lui suggérant de réserver les sondages aux utilisateurs payants que « Twitter [allait] opérer ce changement »Charlotte Murat
L'essentiel
- Elon Musk a lancé un sondage demandant aux internautes s’il devait démissionner de la direction de Twitter, ce à quoi 57,5 % des votants ont répondu oui. Avant d’annoncer qu’il démissionnerait « dès [qu’il aurait] trouvé quelqu’un d’assez fou], Elon Musk a répondu à un internaute lui suggérant de réserver les sondages aux utilisateurs payants que « Twitter [allait] opérer ce changement ».
- « Financièrement, l’entreprise va très mal », rappelle Emmanuelle Patry, fondatrice du Social Media Lab et doit diversifier ses sources de revenus, depuis que ses plus gros annonceurs ont déserté la plateforme.
- Réserver une fonctionnalité aux détenteurs de l’abonnement « Twitter Blue » pourrait inciter les utilisateurs à payer.
La réponse s’est fait attendre. Elon Musk a enfin répondu au résultat du sondage qu’il avait lancé demandant aux utilisateurs s’il devait quitter la direction de Twitter. Ce à quoi 57,5 % des votants, soit 17 millions de comptes, ont répondu oui. « Je démissionnerai dès que j’aurai trouvé quelqu’un d’assez fou pour me remplacer », a tweeté le nouveau propriétaire de la plateforme.
Mais avant cette réaction officielle, Elon Musk a fait une autre annonce en répondant à l’un de ses supporters. A la suggestion de réserver les sondages sur la politique du réseau social aux seuls détenteurs du badge bleu payant, le milliardaire a répondu : « Bonne remarque. Twitter va opérer ce changement. »
Inciter les utilisateurs à souscrire un abonnement payant
Pourquoi est-ce une bonne idée ? Offrir la possibilité de lancer ou de répondre à un sondage qu’aux détenteurs de l’abonnement « Twitter Blue », finalement déployé le 12 décembre au prix de huit dollars par mois, participerait à diversifier les sources de revenus de la plateforme. « Financièrement, l’entreprise va très mal », rappelle Emmanuelle Patry, fondatrice de Social Media Lab et spécialiste dans l’analyse des réseaux sociaux.
Elon Musk lui-même a déclaré à plusieurs reprises que Twitter était au bord de la faillite. Les revenus de l’entreprise dépendent à 90 % de la publicité. Or, comme nous l’expliquions ici, les principaux annonceurs ont déserté. Et depuis le rachat par Elon Musk, l’entreprise est acculée par la dette.
« Faire des sondages un avantage réservé aux membres payants pourrait inciter les utilisateurs à souscrire à un abonnement, estime Emmanuelle Patry. Car c’est un outil d’interaction très efficace, qui crée beaucoup de viralité. Cela serait comme une permission donnée à certains profils d’avoir plus de performances. Après, est-ce que cela sera suffisant pour inciter les internautes à payer ? »
La recherche de nouveaux investisseurs
La spécialiste des réseaux sociaux ne comprend pas la stratégie d’Elon Musk, dont l’image s’est encore dégradée après les récentes polémiques sur les suspensions de comptes de journalistes ayant pisté son jet ou l’interdiction de faire la promotion d’autres plateformes. « Je ne vois pas comment ses décisions peuvent aider Twitter à aller mieux. Et surtout, tout est très [trop ?] rapide. On est dans une impression constante d’urgence. C’est comme s’il voulait torpiller le réseau. »
En attendant, le patron, qui a déjà déboursé 44 milliards de dollars pour s’offrir l’oiseau bleu, a pris son bâton de pèlerin pour trouver de nouveaux investisseurs. Selon une enquête du média américain Semafor, repérée par Le Figaro, le family office du milliardaire s’est ainsi mis en quête de fonds et de personnalités prêtes à acheter d’ici à la fin de l’année des actions Twitter au prix de leur acquisition (54,20 dollars l’unité). Et Elon Musk se serait rendu au Qatar pour la finale de la Coupe du monde afin de chercher des partenaires financiers.
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