BREVETSLa réponse de l'ancien PDG de Sun à Apple: «Les bons artistes copient. Les grands volent»

La réponse de l'ancien PDG de Sun à Apple: «Les bons artistes copient. Les grands volent»

BREVETSJonathan Schwartz raconte sur son blog comment Apple ou Microsoft intimident leurs concurrents...
Philippe Berry

Philippe Berry

De notre correspondant à Los Angeles

Un éclairage de l'intérieur passionnant. En pleine «guerre des brevets» entre Apple et HTC/Google (et Apple vs Nokia), Jon Schwartz se lâche. De 2004 à février dernier, il se trouvait à la tête de l'un des poids lourds de la Silicon Valley, Sun Microsystems, célèbre pour ses stations de travail, Java ou encore Open Office. Libéré de ses fonctions suite au rachat de Sun par Oracle, il revient sur son blog sur ses relations avec Apple et Microsoft.

«On se retrouve au tribunal»

«Google, je compatis –Steve Jobs a aussi menacé de me poursuivre en justice», commence-t-il dans un billet intitulé «Les bons artistes copient. Les grands volent». En 2003, Sun travaille à un projet de bureau 3D pour Linux. Selon Apple, les effets graphiques «empiètent sur la propriété intellectuelle» de l'entreprise. Le message est clair: «Si vous le commercialisez, on se retrouve au tribunal.»

Schwartz ne se démonte pas. «Steve, je regardais ta dernière présentation, et Keynote (le Powerpoint d'Apple, ndr) ressemble comme deux gouttes d'eau à Concurrence», un logiciel de Lighthouse, une entreprise co-fondée par Schwartz. «Tu possèdes les brevets?». Silence de Steve Jobs.

Arme défensive

Alors que de plus en plus de voix s'élèvent pour réclamer une refonte du système américain des brevets logiciels, Schwartz estime que tout n'est pas à jeter. Mais pour lui, les brevets doivent avant tout être une arme défensive. Pas offensive. «Poursuivre un concurrent lui donne plus d'importance, pas moins. Les développeurs que je connais ne sont pas moins intéressés par la plateforme Android de Google. Au contraire, leur intérêt est accru par l'action d'Apple.»

Jon Schwartz, partisan de l'open-source, raconte également comment Microsoft a exigé des royalties pour chaque téléchargement d'Open Office, un logiciel proposé... gratuitement par Sun. «Une nouvelle forme de racket digital», dénonce l'ancien PDG.

Apple a-t-il raison de vouloir protéger l'intégration du multitouch dans l'iPhone alors qu'il n'a pas inventé la technologie –mais a été l'un des premiers à la démocratiser dans les mobiles. Dites-le nous dans les commentaires ci-dessous.