DESINFORMATION«Truth Social», le réseau social de Trump, nouveau repaire des complotistes

« Truth Social », le réseau social de Donald Trump, nouveau repaire des complotistes

DESINFORMATIONLe réseau social se voit reprocher de relayer de fausses informations et de mettre en avant les idées QAnon
Hakima Bounemoura

H. B. avec AFP

Donald Trump avait conçu son réseau social, Truth Social, avec l’objectif d’en faire un forum de liberté d’expression et de partage d’idées sans filtre. Six mois plus tard, une flopée de messages complotistes relayés par l’ancien locataire de la Maison Blanche, confirment la prolifération d’idées QAnon sur la plateforme en ligne.

Une rafale de messages publiés par l'ex-président américain le 30 août dernier sur son réseau social semble en effet indiquer de nouvelles affinités du ténor républicain pour les franges complotistes de la société américaine. Ce jour-là, Trump va jusqu’à repartager sur son compte la réponse à un « mème » relayant du contenu QAnon, une nébuleuse encourageant les théories du complot liant par exemple des personnalités du Parti démocrate américain comme Hillary Clinton à un réseau sataniste et pédophile.

Refuge de l’extrême droite

La mise en avant des idées QAnon et la publication de fausses informations a poussé certaines plateformes à prendre des mesures. Google a, par exemple, décidé la semaine dernière d’interdire le téléchargement de l’application sur Google Play, faute de modération suffisante. NewsGuard, qui évalue les sources d’information en fonction de leur fiabilité, a trouvé 88 comptes partageant du contenu QAnon avec plus de 10.000 abonnés sur Truth Social, dont plus de la moitié étaient « certifiés » par Trump, et plus d’un tiers avaient été bannis de Twitter.

Le contenu publié sur Truth Social est aussi régulièrement repartagé sur d’autres sites prisés par le cœur de son électorat comme Telegram et des forums d’extrême droite, ainsi que par des membres du parti républicain.

« Truth Social pèse moins en termes d’influence politique que Twitter et Facebook »

« Trump a fait écho à ces théories par le passé sur Twitter, » note Mike Rothschild, auteur d’un livre sur les théories conspirationnistes QAnon. A l’approche des « midterms » américaines, Truth Social pèse pourtant moins en termes d’influence politique que Twitter​ et Facebook du temps où le tribun y disposait de comptes officiels, désormais fermés.

D’abord, Trump peine à rassembler les foules sur sa nouvelle plateforme, où il dispose actuellement de seulement quatre millions d’abonnés. Il en avait 88,8 millions sur Twitter et 35,4 millions sur Facebook. Ensuite, Truth Social n’a jamais vraiment décollé et se retrouve en position financière précaire. En juillet, il comptait 1,19 million d’utilisateurs actifs sur iPhone, selon des données fournies par le cabinet spécialisé ata.ai, en contraste avec les 237,8 millions d’utilisateurs quotidiens que Twitter présentait lors de son dernier rapport financier.

L’ancien président a lancé sa plateforme en février comme alternative aux réseaux traditionnels, après un bannissement de Twitter et une suspension de ses comptes Facebook pour une durée de deux ans, après l’assaut du Capitole par ses partisans, le 6 janvier 2021, qu’il est accusé d’avoir encouragé.