Ecouteurs, casque: L’eau est-elle sans danger pour écouter de la musique en nageant ?
TECH A L’EAU (5/5)•Pas d’été sans vos appareils préférés, mais attention si vous vous approchez trop près de l’eau ! « 20 Minutes » vous rappelle aujourd’hui comment profiter de vos casques ou écouteurs audio, tout en évitant de les noyerChristophe Séfrin
L'essentiel
- Nager tout en écoutant ses playlists préférées avec un casque ou des écouteurs ? Pas si simple.
- Beaucoup de produits à la norme IPX4 annoncés comme étanches par leurs constructeurs ne le sont que partiellement.
- Mais certains équipements, eux à la norme IP65 ou IP68, sont spécifiquement dédiés à la natation.
Nager en musique ? Beaucoup en rêvent en ces vacances d’été ou piscines et bords de mer accueillent les touristes en quête de fraîcheur et de détente. Mais quelles possibilités offrent à nous casques audio et écouteurs 100% sans fil pour rythmer nos baignades ? « 20 Minutes » fait un point urgent sur la question, afin de vous prémunir de tout risque d’endommager votre matériel.
Isa ne regrette pas l’époque où elle courait avec son casque audio. Relativement lourd, encombrant, il la faisait aussi beaucoup transpirer autour des oreilles. Et à chaque fois, il fallait prendre soin de l’essuyer, le sécher. Depuis qu’elle a acheté des écouteurs True Wireless « étanches » (c’était indiqué sur la boîte !), ses séances de running sont synonymes de plus de liberté.
Et Isa compte bien les utiliser durant le week-end du 15 août pour faire des longueurs dans la piscine du gîte loué avec un couple d’amis. Sauf qu’Isa risque bien de noyer sa paire d’écouteurs.
Une norme pour s’y retrouver
"Etanches". Derrière ce terme générique utilisé par les fabricants se cachent souvent des réalités contrastées. Comme d’autres équipements technologiques qui se distinguent par leur résistance aux chocs, à la poussière et à l’eau (smartphones, liseuses, montres connectées…), les produits audio peuvent posséder une norme qui offre cette garantie. On la reconnaît par ses deux premières lettres : IP (pour Ingress Protection, ou Indice de protection).
Des casques sans protection
Aussi chers soient-ils, la plupart des casques audio que nous connaissons (Sony WH-1000XM5 ; Marshall Monitor II ANC ; Bose Quiet Confort 45…) en sont dépourvus. Si personne n’imagine nager avec, on peut cependant espérer qu’ils ne soient pas esquintés par une utilisation sous une petite pluie. Les constructeurs ne s’avancent guère sur la question… C’est plutôt du côté des écouteurs True Wireless qu’il y a du grain à moudre du côté des normes IP. Et beaucoup de grain, même.
L’IPX4 investit les rayons
Pour leurs appareils résistants, les marques avancent dans leur grande majorité, des écouteurs à la norme IPX4. Ainsi, la plupart joue-t-il la même musique : des AirPods 3 d’Apple aux Enco Air 2 d’Oppo, en passant par les Sport Earbuds de Bose, ou les WF-1000XM4 de Sony. Ces écouteurs résistent aux éclaboussures (c’est ce que précise le « 4 » de IPX4), mais pas à la poussière (ce qu’indique le « X »).
On note quelques chants dissonants cependant, comme avec les Endurance RUNBT de JBL, ou les Z.N.E. 01 ANC d’Adidas. A la norme IPX5, il sont annoncés comme résistants aussi à la transpiration.
En fait, la norme IPX4 stipule que les écouteurs sont protégés contre les éclaboussures ou les projections d’eau sous n’importe quel angle durant un certain temps. La norme IPX5 va plus loin et parle d’une résistance à l’eau sous pression. CQFD. De son côté, Xiaomi enfonce le clou avec ses écouteurs Buds 3 qui, eux, son IP55. Ils sont donc résistants à l’eau, mais aussi à la poussière. Oui, tout cela est assez subtil…
Des fabricants qui ne se mouillent pas
D’autant plus subtil que les fabricants ne se mouillent finalement pas trop. Ainsi, Xiaomi prend-il soin de préciser dans les caractéristiques de ses Buds 3 qu’ils ne peuvent « pas être utilisés dans un bain ou sous la douche ». Soit. Mais aussi qu’il faut éviter de les utiliser durant un effort intense car « la transpiration due à l’effort peut endommager l’appareil ». Ah ! Et Xiaomi de conclure : « Ce produit est étanche aux éclaboussures, à l’eau et à la poussière au moment de l’achat » ! Donc, lorsqu’il est protégé dans sa boîte.
De leur côté, les recommandations d’Apple concernant ses AirPods sont plus nuancées. Ces écouteurs « ne sont pas conçus pour une utilisation lors de la pratique de sports nautiques tels que la natation, ni pour la douche ». Nous voilà prévenus.
IP57 : la rare norme anti-pluie
C’est peut-être chez Jabra qu’Isa aurait dû s’équiper pour ses longueurs de piscine. Le fabricant danois propose avec ses Elite 7 Active des écouteurs annoncés comme « résistants à la pluie ». A la norme IP57, ces écouteurs sont ainsi techniquement protégés contre la poussière et contre l’immersion entre 15 cm et 1 mètre de profondeur. Bingo pour nager ? Non : sous l’eau, la transmission Bluetooth est naturellement coupée. La liaison avec son smartphone laissé sur sa serviette de bain risque d’être bien chaotique… Mais ces écouteurs peuvent prendre l’eau pour de bon.
Des casques dédiés à la natation
Pour pouvoir nager en écoutant de la musique, pas de mystère. Un appareil autonome, et pouvant résister à l’immersion est nécessaire. C’est ce que propose Sony avec son casque tour de nuque WS WS410. De type intra-auriculaire, il embarque 4 ou 8 Go de mémoire pour loger des MP3 et sa propre batterie (vendu 99 euros et 119 euros). A la norme IP65, il peut résister à de brèves immersions. Idéal pour la natation !
Principe similaire pour les nouveaux écouteurs OpenSwim de Shokz. Ici, l’écoute, moins précise, s’effectue par conduction osseuse (l’entrée des oreilles reste libre), mais l’appareil (vendu 159 euros avec 4 Go de stockage) est IP68. Il est donc possible de le maintenir immergé jusqu’à plus d’un mètre de profondeur durant une heure. Le Graal ?
A l’arrivée, pas facile d’y voir clair. On en viendrait à rêver que des normes communes soient enfin définies pour préciser une bonne fois pour toutes, et sans ambiguïté, à quelles activités peuvent prétendre casques et écouteurs : classique, sport et multisport, par exemple. En attendant, c’est l’heure de piquer une tête !