Climatiseurs : Quels points surveiller avant de s’équiper en vue des prochaines grosses chaleurs ?
ELECTROMENAGER•Face aux vagues de chaleur à répétition, « 20 Minutes » fait le point sur le marché des climatiseursChristophe Séfrin
L'essentiel
- Face aux vagues de chaleur à répétition, les climatiseurs nous font de l’œil.
- Vendus de 200 à 1.000 euros environ, de nombreux modèles sont proposés, à sélectionner selon des critères bien précis.
- Mais en consommant beaucoup d’électricité et en utilisant des gaz plus ou moins nocifs pour la couche d’ozone, le remède est peut-être plus fort que le mal.
C’était le branle-bas de combat dans les magasins entre le 13 et le 18 juin : la vague de chaleur en France a poussé de nombreux Français à s’équiper d’un climatiseur. Mais quels sont les points à vérifier avant d’investir, si ce n’est déjà fait, dans ce type d’appareil ? 20 Minutes a convoqué quelques experts, vous donne les clés pour bien vous équiper… et vous dévoile les mises en garde face à ce type d’équipement.
Des ventes exponentielles
« C’est monté crescendo du lundi au samedi. Au fil de la semaine, on a vu les ventes se déplacer géographiquement pour finalement exploser en région parisienne. » Guillaume Creton, leader produits traitement de l’air pour les 192 magasins Boulanger en France, n’en revient toujours pas face à l’épisode caniculaire qui s’est récemment abattu en France. Selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), plus de 800.000 climatiseurs se seraient vendus en France en 2020, un score jamais atteint. « C’est 20 % d’augmentation », constate Angèle Leydier, responsable chef produit climatisation chez Thermor. Selon elle, « un climatiseur n’est plus un luxe mais un appareil de confort essentiel ».
Fixes ou mobiles
Soit, mais comment faire face à l’avalanche de produits dans les rayons ? Il convient d’abord de distinguer les climatiseurs fixes et les climatiseurs mobiles. Réputés pour être plus efficaces, les premiers s’accrochent au mur ou se posent au sol (lorsqu’ils sont de type « console »). En fait, ce sont des pompes à chaleur qui, par définition, vont puiser l’air dans leur environnement pour faire du froid… et du chaud. Car tous sont réversibles.
Il faut compter un investissement à partir de 1.000 euros pour une pièce de 20 mètres carrés environ. Tout en ajoutant 1.000 euros supplémentaires pour la mise en œuvre, ce type d’équipement devant impérativement être installé par un professionnel. Attention, ce budget peut exploser avec un appareil dit « multi split », qui permet de traiter plusieurs pièces dans la maison. Bien évidemment, les climatiseurs fixes sont à préconiser pour les régions naturellement chaudes de notre territoire, avec un usage régulier.
Gare au niveau sonore
Moins chers (vendus de 200 euros à 1.000 euros), les modèles mobiles sont à recommander pour des usages plus ponctuels et parcimonieux. « Au moment du choix, l’élément prépondérant à considérer est la surface à rafraîchir », conseille Guillaume Creton chez Boulanger. Qui met en garde : « Les produits d’entrée de gamme sont voués à des usages simples, limités à des surfaces de 15 mètres carrés environ ». Soit l’équivalent d’une chambre ou d’un bureau. Et attention, leur niveau sonore (65 db (A), environ), ne leur permet pas forcément d’être utilisés la nuit.
Mieux vaut tabler sur un climatiseur mobile un peu plus onéreux, dont le niveau sonore n’est que de 50 db (A). Notons que de leur côté, les climatiseurs fixes sont beaucoup plus silencieux : de 19 db (A), jusqu’à 35 db (A), soit le niveau d’une conversation.
Tous les produits mobiles se ressemblent, avec un encombrement de 60 x 30 x 30 cm environ. Mais en montant en gamme, le climatiseur sera plus esthétique. Il pourra aussi traiter de plus larges surfaces, sera plus silencieux, voire connecté. Et aussi moins énergivore.
Considérations environnementales
Ainsi, les climatiseurs mobiles affichent-ils une étiquette énergétique qui varie de A + à A +++, contre de A ++ à A +++ pour les climatiseurs fixes. Mais leur consommation d’électricité n’est pas évoquée sur leur étiquette, contrairement à celle des lave-linge qui, elle, est normée. Se pose nécessairement la question de l’environnement.
Face à des appareils qui consomment de l’énergie en pleine chaleur, le remède n’est-il pas plus nocif que le mal ? « On doit s’interroger », note Guillaume Creton de Boulanger qui milite pour proposer dans ses magasins un maximum d’appareils qui soient A +++ et A ++. Et aberration : certains climatiseurs mobiles étant réversibles, il faut avec eux ouvrir la fenêtre en hiver pour évacuer l’air frais de sa maison à l’aide d’une gaine ! Nous ne les mettons pas en avant pour cette raison », explique Guillaume Creton.
Un problème que ne rencontrent pas les climatiseurs fixes, qui sont raccordés sur l’extérieur. « Leur consommation électrique en été sera compensée par des économies d’énergie en hiver », plaide Angèle Leydier, chez Thermor. « Et leur coefficient de performance est de 3 voire 4 : pour 1 KWh consommé, l’appareil en restitue 3 ou 4 et peut ainsi consommer trois à quatre fois moins d’énergie qu’un appareil de chauffage électrique », ajoute la chef produit.
Le gaz réfrigérant en question
Autre écueil environnemental pour les climatiseurs qui utilisent un gaz réfrigérant, nocif pour la couche d’ozone. Sur le marché, certains utilisent le gaz R232 qui est très polluant, tandis que d’autres (plus chers) emploient du R290, aux effets néfastes moindres. Dans le jargon des spécialistes, on parle ainsi de PRP ou de PRG (potentiel de réchauffement planétaire ou global) : il est de 673 pour le gaz R32 et seulement de 3 pour le R290 ! Nous challengeons nos fournisseurs sur ce point. C’est notre job de faire attention à ce que nous référençons », veut rassurer Guillaume Creton.
Reste pour les possesseurs, ou futurs possesseurs de climatiseurs, quelques règles de bonne conduite à suivre. D’abord, n’utiliser leur équipement qu’en étant présent dans leur logement. Ne le mettre en marche qu’à partir de 30°C à l’extérieur (plutôt qu’à 27°C !) afin de diviser par trois leur consommation énergétique. Respecter enfin un écart de 8°C maximum entre l’intérieur et l’extérieur pour éviter de surconsommer.