Les jeux et les filles, un business juteux

Les jeux et les filles, un business juteux

E3Avec le succès de la Wii et de la DS, tous les éditeurs s'y mettent...
Philippe Berry, à Los Angeles

Philippe Berry, à Los Angeles

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Personne ne se bouscule pour y jouer sur le salon. Pourtant, les jeux «casual» (grand public) à destination des filles explosent. A la conférence d'Ubisoft lundi, Tony Key, cadre américain du groupe, s'est amusé, demandant: «Savez-vous quelle est la franchise d'Ubisoft la plus vendue» ces deux dernières années? «Prince of Persia», hurle quelqu'un. «Assassin's Creed», tente un autre. Raté, il s'agit de la série «Imagine», connue sous nos latitudes comme la gamme «Léa passion» (maîtresse d'école cuisine, vétérinaire etc) qui fait fureur, surtout chez les moins de 12 ans.

Depuis son lancement en 2006, la série s'est vendue à 13 millions d'exemplaires –en immense majorité sur Nintendo DS. «Petz», avec ses animaux craquants, dépasse également les 10 millions. La série «Alexandra Ledermann», le million.

Ubisoft n'est pas tout seul. Disney Interactive Studios a écoulé plus de 5 millions d'exemplaires de la franchise Hannah Montana, dérivée de la série télévisée avec Miley Cyrus», idole des 8-12 ans. Preuve de la puissance de la marque, Sony a dévoilé à l'E3 une version lilac (couleur lilas) de sa PSP, qui sera vendue en pack aux Etats-Unis avec «Hannah Montana Entertainment». Les filles, également courtisées par Electronic Arts, qui montre sur le salon «Girls Charm Club».

«Je joue avec mon copain»

Nicole a peut-être 25 ans, mais elle s'essaie pourtant à «Petz». «J'ai passé l'âge, mais c'est le aww factor (exclamation américaine devant quelque chose de mignon, ndr), explique-t-elle. Elle ne se considère pas «comme une gameuse», et s'est mise au jeu vidéo avec «Wii sports». «J'y joue avec mon copain, ainsi qu'à «Wii Fit», confie-t-elle. Christophe Maridet, general manager France et Bénélux de Disney Interactive Studios, le rappelle, autant de filles que de garçons possèdent une DS, et la Wii compte 40% de joueuse.

Un peu plus loin, Elana, 23 ans, teste «God of War 3» de Sony. Ce phénomène de «casual gaming» qui vise les filles l'énerve. «Par ce que j'ai un vagin, je suis censé aimer les jeux avec un gameplay ultra basique et un univers bisounours?», s'emporte-t-elle? Et de conclure, «décapiter un ennemi est bien plus fun».

Mais le succès est là. «Il ne faut pas croire les choses acquises», tempère François Logeais, en charge de la gamme «casual» chez Ubisoft. «Les filles grandissent vite et il faut sans cesse évoluer afin de proposer des challenges plus complexes». Beaucoup misent donc sur l'effet «réseau social», avec des titres qui se jouent à plusieurs dans des soirées pyjama, et dans lesquelles les joueuses peuvent s'échanger des objets. La femme, avenir du jeu vidéo?

Disclaimer: la soeur de notre journaliste Philippe Berry travaille chez Ubisoft mais n'a pas été impliquée sur ce papier

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