La riposte anti-Hadopi s'organise sur le Net
TELECHARGEMENT•Alors que la loi a été définitivement adoptée mercredi, les internautes n'ont pas dit leur dernier mot...Sandrine Cochard
Le débat qui fait rage sur le Net depuis le début des travaux législatifs sur la loi Hadopi s’est mué en un front de résistance, après l’adoption définitive du texte, mercredi au Sénat. Si les opposants à la loi Hadopi ont perdu une bataille, ils planchent déjà sur la façon de gagner la guerre.
Occuper le terrain
Premier réflexe des anti-Hadopi: lister les députés et sénateurs qui ont voté pour le texte et inviter les internautes à «flooder» leur email, comprendre les noyer sous un flot de mails pour faire exploser leur boîte. Une pratique courante car accessible à tous.
Distribuer des conseils avisés
Alors que la nouvelle loi prévoit de lourdes sanctions en cas de téléchargement illégal, les internautes semblent décidés à appliquer le principe du «pas vu, pas pris». Pour cela, des conseils sur la meilleure façon de surfer (et télécharger) sans risque pullulent. Changer de moteur de recherche, fuir les sites de peer-to-peer trop connu type Emule ou encore crypter son adresse IP sont ainsi les nouveaux commandements des «pirates» distillés sur le blog de Fandart et ailleurs.
Avancer masqué
Un site, ironiquement baptisé Ipodah (Hadopi à l’envers, ndlr), va plus loin. Il planche actuellement sur un système de cryptage assurant l’anonymat aux internautes indélicats en remplaçant l'adresse IP de leur connexion Internet existante par une adresse IP anonyme, moyennant finances (sans doute 5 euros par mois). Une façon de se protéger dès que l’on surfe sur le Net. Ce site s’inspire directement du service IPREDator, développé en Suède par le site The Pirate Bay pour lutter contre la loi Hadopi locale. Dans le même style, un autre service en ligne propose de crypter les connexions torrent, où ont lieu la plupart des téléchargements.
Préparer les batailles à venir
En cas de faux pas, «contestez systématiquement», préconise le blog Linux Manua qui publie également un «plan de résistance anti-Hadopi». En quoi consiste ce plan? A «boycotter les artistes commerçants installés et les industriels du secteur» ou encore à «destituer les politiques pro-Hadopi» par le vote. La guerre ne fait que commencer.