Nikon Z fc : Avec son look vintage, il redonne un coup de jeune à l'art de la prise de vues
PHOTO•Avec son appareil hybride Z fc que «20 Minutes» a pu tester, Nikon veut nous apprendre à photographier comme on le faisait autrefoisChristophe Séfrin
L'essentiel
- Nikon veut convertir les jeunes à la photographie, la vraie, avec un boîtier, des optiques et des réglages.
- Pour les séduire, le Nikon Z fc est un appareil photo hybride au look vintage lancé à 999 euros.
- En test, le Z fc s’avère convaincant et permet tant de photographier en mode automatique, que d’apprendre la prise de vues façon analogique.
A force de photographier avec un smartphones sans nous interroger sur d’éventuels réglages, on en oublierait presque les bases de la prise de vues… Raté ! Avec son appareil photo Z fc, Nikon invite les passionnés d’images à revenir quelques décennies en arrière avec un appareil hybride au format APS-C au look délicieusement vintage, hérité de l’argentique. Sauf que cet appareil photo possède aussi tous les avantages du numérique. « 20 Minutes » a pu appuyer sur le déclencheur.
Un appareil photo dédié aux jeunes
« On souhaite que les gens sortent faire de la photo, que ce soit une activité en elle-même. » Chez Nikon, on veut croire que la photo n’est pas exclusivement réservée au monde des smartphones, mais qu’un boîtier avec ses objectifs peut encore trouver grâce aux yeux d’un large public, et notamment d’un public plus jeune. « Les jeunes apprécient les appareils photo hybrides (les modèles de taille compacte, sans miroir pour la visée, mais avec objectifs interchangeables), tant en photo qu’en vidéo », justifie Nikon auprès de 20 Minutes.
Un boîtier qui a de « la gueule »
Du coup, le Z fc leur fait de l’œil. Ce bel appareil pourrait aujourd’hui être à la photo ce qu’à l’heure du numérique une platine vinyle est à la musique analogique. Avec son esthétique hérité du Reflex FM2, (un appareil emblématique de la marque, qui fut produit de 1982 à 2001), le Z fc a franchement de « la gueule ». On peut même le choisir en beige, noir, blanc, gris… et même rose ou vert menthe !
Petit bémol : si la construction est exemplaire et les finitions parfaites, on sent dès la prise en main que beaucoup de pièces, à l’instar de nombreux éléments chromés, sont en plastique. Avantage : un poids très contraint de 445 grammes « nu ».
Un premier abord faussement complexe
Avec ses différentes molettes, le dessus de l’appareil a de quoi interpeller les profanes. Sont disposés de gauche à droite : une classique bague de réglage de modes (PSAM), une molette pour régler la sensibilité, une autre pour le temps de pose, ainsi qu’une dernière molette pour régler la correction d’exposition.
Nikon dote même son Z fc d’un minuscule écran monochrome pour indiquer la valeur de diaphragme (soit l’ouverture) utilisée. Cet écran rappelle le compteur de vues qui équipait jadis les appareils photo argentiques. Tout cela peut sembler complexe de prime abord, mais comme l’indique Nikon, « cela permet d’apprendre les bases de la photo avec les avantages du numérique ».
Une fiche technique complète
Ces derniers sont ici nombreux. Le Z fc est équipé d’un capteur de 20,9 millions de pixels (celui du Nikon Z50), et d’un écran tactile de 8 cm monté sur rotule. Il peut totalement se retourner, autorisant les selfies, mais surtout les prises de vues vidéo. On pense ici évidemment au tournage de vlog (en Full HD jusqu’à 120 images/seconde et en 4K jusqu’à 30 images/seconde et sans recadrage). Une prise micro est d’ailleurs embarquée.
L’appareil est également équipé d’un (excellent) viseur OLED de 2,36 millions de points. Enfin, le Nikon Z fc est Wifi et Bluetooth 4.2. Partager ses photos à l’aide d’un smartphone est donc possible, et ce, grâce à l’application Snapbridge du constructeur.
Convaincant en Automatique ou Manuel
Nos essais du Z fc avec une optique Nikkor Z 28 mm (f/2.8) ont été aussi agréables que convaincants. En mode automatique : pas de surprise, l’appareil gagne pratiquement sur tous les terrains, même en basse lumière.
A l’heure des smartphones aux capteurs explosant les compteurs et pouvant atteindre les sommets (comme avec les 108 mégapixels du Mi 11 de Xiaomi), les 20,9 mégapixels sont pourtant bien suffisants pour livrer des photos à la qualité parfaite. Et la détection et suivi autofocus des visages et des yeux est ici un plus pour ne rater aucune photo de personne.
Mais il faut aussi oser s’aventurer vers des modes semi-automatiques ou le mode manuel pour se familiariser avec sensibilité ISO et la vitesse de prise de vues (notamment en basse lumière ou de nuit). Travailler sur la compensation de luminosité, s’amuser avec la mise au point en tournant la large bague de l’objectif, plutôt qu’en appliquant son index sur l’écran de contrôle, etc. But : découvrir – si on les ignore- les effets de ces réglages, aux effets instantanément visibles à l’écran, avant le déclenchement de la prise de vue. Bref, s’initier, ou retrouver les bases de la photo… Et l’on apprécie finalement la légèreté de l’appareil qui se laisse oublier lorsque autour du cou.
Pour le prix d’un très bon smartphone
Adapté aux débutants et aux amateurs avancés, le Nikon Z fc possède un grand potentiel plaisir. On regrette seulement que son capteur ne soit pas stabilisé (un zoom DX de la marque comblera cette lacune). On déplorera qu’il n’ait pas de flash intégré. Et l’on rêvera d’une poignée grip qui lui aurait assuré une meilleure prise en main.
Le budget est important, mais pas excessif. Il peut se comparer à celui d’un smartphone haut de gamme. Comptez 999 euros pour le boîtier nu (ce qui reste très cohérent dans l’univers des hybrides), mais aussi 1.249 euros avec un 28 mm (pratique pour le quotidien, la photo de rue…). Voire 1.399 euros avec les zooms 16-50 VR + 50-250 VR. Ce second kit, certes plus encombrant et plus cher, constitue une panoplie complète pour s’aventurer sur d’innombrables terrains de jeu à l’approche des beaux jours.