Tinder : L’application coûte plus cher aux utilisateurs qui sont plus âgés, selon une étude
ENQUETE•L’écart tarifaire pour un même abonnement dépasserait les 450 % dans certains casavec agence
Plus on est âgé, plus on paye sur Tinder ? C’est en tout cas la conclusion d’une enquête menée par Consumers International, une fédération mondiale des associations de protection des consommateurs, et l’ONG Mozilla Foundation, rapporte Le Parisien ce jeudi. Les conditions tarifaires d’un abonnement ont été examinées dans six pays différents : Brésil, Inde, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Corée du Sud et Etats-Unis. Et il y a de quoi être surpris.
Selon l’étude, l’abonnement à Tinder Plus, la version payante de l’application, est soumis à des règles tarifaires qui varient en fonction de l’âge des utilisateurs. Dans un même pays, les enquêteurs ont noté plus de 31 offres différentes pour le même abonnement. Cet écart dépasse même les 450 % dans certains cas. Dans les six pays étudiés, le montant de l’abonnement à Tinder Plus pour les utilisateurs âgés de 30 à 49 ans dépassait de 65,3 % en moyenne le prix de l’abonnement des clients de la tranche d’âge inférieure (18-29 ans). La différence était la plus notable au Pays-Bas, en Corée du Sud et en Inde.
Tinder dénonce des « allégations scandaleuses »
L’étude s’est déroulée entre mai et septembre 2021. Des volontaires se sont inscrits sur Tinder en indiquant leur sexe, leur âge et leur lieu de résidence, et se sont engagés à communiquer les prix de leur abonnement aux enquêteurs. « Alors que Tinder a déjà fait l’objet d’une condamnation pour des faits de discrimination liée à l’âge, l’algorithme de tarification personnalisé continue d’appliquer des tarifs basés sur ce critère », constatent les auteurs de l’étude. Dans le détail, les prix variaient de 4,45 dollars (3,90 euros) à 25,95 dollars (22,7 euros) aux Pays-Bas, et de 4,99 dollars (4,3 euros) à 26,99 dollars (23,5 euros) aux Etats-Unis.
De son côté, Tinder dénonce un rapport « profondément incorrect », contenant des « allégations complètement fausses et scandaleuses ». « Tinder n’a jamais pris en compte l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou toute autre caractéristique démographique dans sa tarification », précise le groupe. Celui-ci reconnaît tout de même une pratique qui est en cours d’abandon. « Nous avons déjà mis fin à la tarification en fonction de l’âge aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Brésil et en Australie, et nous achèverons ce processus d’ici la fin du deuxième trimestre 2022 pour les autres marchés dans le monde », justifie l'application.