La Chine sait aussi faire preuve de beaucoup d’humour… notamment lorsqu’il s’agit de propagande. L’agence de presse officielle du pays, Chine Nouvelle, a publié cette semaine sur Twitter – réseau social pourtant bloqué en Chine – une vidéo parodique se moquant de l’alliance anti-chinoise entre Londres et Washington, intitulée « Mourir de rire peut attendre », en référence au titre du dernier film de l’agent 007.

Le clip de 4,35 minutes (en anglais) met en scène deux acteurs chinois interprétant des agents du MI6, le service d’espionnage britannique : un homme en smoking appelé « James Pond » – avec un « P » et pas un « B » («Pond » signifie « étang » en anglais) –, et une autre agent en tailleur. Dans cette vidéo truffée de rires enregistrés et filmée dans un château, les deux agents tournent en dérision les critiques occidentales sur la supposée menace chinoise.

Dans ce clip diffusé sur les réseaux sociaux, les deux faux agents britanniques discutent notamment d’un dossier listant les techniques d’espionnage chinoises… avant de réaliser qu’elles sont en fait celles de leur allié américain. James Pond dénonce ensuite les critiques « pathétiques » du MI6 contre Pékin, une tactique utilisée selon lui « pour obtenir un gros budget l’an prochain ».

« Merci pour votre intérêt »

Le patron des services secrets britanniques a remercié ironiquement ce jeudi l’agence de presse Chine Nouvelle pour cette « publicité gratuite ». « Merci pour votre intérêt (et la publicité gratuite inattendue !) », a réagi Richard Moore. Le patron du MI6 a également publié un lien vers son discours de novembre, où il accusait les agents chinois « d’exploiter la nature ouverte » de la société britannique « pour faciliter leurs opérations ».

La réponse de Richard Moore, chef du renseignement extérieur britannique (MI6) intervient dans un contexte de tensions entre le Royaume-Uni et la Chine au sujet des Ouïghours et de la reprise en main politique de Hong Kong. Lors d’une rare allocution publique, fin novembre, il avait déclaré que « s’adapter à un monde affecté par la montée en puissance de la Chine est la plus grande priorité » de ses services. Le chef du MI6 accusait notamment Pékin de « récolter des données du monde entier » et « d’user de son influence » pour « prendre des gens dans ses filets ».

En 2020, le gouvernement britannique avait déjà décidé d’exclure l’équipementier chinois Huawei du réseau 5G, après des mises en garde américaines sur un potentiel espionnage de la part de Pékin.