CYBERSECURITEPlus de 80 ONG demandent à la Commission européenne d’interdire Pegasus

Affaire Pegasus : Plus de 80 ONG demandent à la Commission européenne d’interdire le logiciel d’espionnage

CYBERSECURITEDe nombreuses organisations et experts européens souhaitent suivre l’exemple des Etats-Unis en plaçant la société NSO Group, responsable du logiciel espion, sur liste noire
David Manfredini pour 20 Minutes

David Manfredini pour 20 Minutes

Depuis plusieurs mois, l'affaire Pegasus a mis en difficulté les activités de l’entreprise israélienne NSO Group, responsable du désormais célèbre logiciel espion. Une enquête ​menée par un consortium de médias a révélé que des campagnes d’espionnage étaient menées par divers gouvernements à l’aide de l’outil Pegasus. Parmi les personnes ciblées figuraient notamment des journalistes, des opposants politiques et des hommes d’affaires.

Début novembre, le groupe NSO a été placé sur liste noire par les Etats-Unis. L’administration américaine a estimé que les activités de l’entreprise NSO Group, fabricante du logiciel espion Pegasus, représentaient une menace pour la sécurité nationale et a donc soumis la société à d’importantes restrictions en matière d’exportations et d’importations.

Lettre ouverte

Afin d’appliquer des restrictions similaires vis-à-vis de l’entreprise en Europe, 81 ONG et 5 experts ont demandé dans une lettre ouverte à la Commission européenne de sanctionner NSO Group et d’interdire la vente et l’utilisation de son logiciel espion Pegasus en Europe. La lettre est adressée aux ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne. Parmi les signataires, on peut notamment trouver Amnesty International, Reporters sans frontières et Human Rights Watch.

« L’Union européenne devrait suivre l’exemple des Etats-Unis et mettre [l’entreprise israélienne NSO Group] sur sa liste de sanctions et prendre toutes les mesures appropriées pour interdire la vente, le transfert, l’importation, l’exportation et l’utilisation des technologies de NSO Group tant que des mesures appropriées de protection des droits humains n’ont pas été mises en place », peut-on lire dans la lettre.

« Ajouter à la pression internationale croissante » contre NSO Group

« L’UE devrait sans équivoque fermer ses portes aux affaires avec NSO Group, a déclaré Deborah Brown, chercheuse sur les droits numériques et chargée de plaidoyer auprès de Human Rights Watch. Des sanctions ciblées sont nécessaires à cette fin et pour ajouter à la pression internationale croissante contre l’entreprise et l’industrie des logiciels espions hors de contrôle. »