SABOTAGELe meeting de Zemmour à Villepinte, cible d’une opération sur Twitter ?

Présidentielle 2022 : Le meeting de Zemmour à Villepinte, cible d’une opération « coordonnée » sur les réseaux sociaux ?

SABOTAGEDepuis quelques jours, des internautes appellent sur Twitter et TikTok à s’inscrire au meeting d’Eric Zemmour… sans s’y rendre. Une manière de « saboter » l’entrée en campagne du candidat d’extrême droite
Hakima Bounemoura

Hakima Bounemoura

L'essentiel

  • Pour son premier meeting de campagne, ce dimanche à Villepinte, Eric Zemmour veut faire une démonstration de force. Près de 19.000 personnes se seraient déjà inscrites pour assister à cette réunion publique.
  • Mais depuis quelques jours, de nombreux internautes appellent à s’inscrire à ce meeting… sans s’y rendre, afin de « saboter » l’entrée en campagne du candidat d’extrême droite.
  • Pour le service presse du candidat, pas d’inquiétude : « C’est un phénomène classique et anticipé, qui n’aura aucune incidence pour nous ».

Eric Zemmour va-t-il réussir son entrée en campagne ? Pour son premier meeting ce dimanche à Villepinte (Seine-Saint-Denis), le polémiste d’ extrême droite veut faire une démonstration de force pour rassurer ses partisans, après une semaine « compliquée ». Pour ce grand rendez-vous de « mobilisation », le directeur des événements du nouveau candidat, Olivier Ubéda, assure avoir recensé 19.000 inscrits pour lesquels il a fallu changer de salle, délaissant ainsi le Zénith de Paris, dont la capacité d’accueil était jugée insuffisante.

« C’est absolument dingue l’engouement, alors qu’on a vu des candidats dans des salles à moitié vides. On attend beaucoup de monde », s’est enthousiasmé Antoine Diers, le porte-parole des Amis d’Eric Zemmour. L’équipe du candidat, et ses différents soutiens, s’attend donc à faire salle comble au Parc des Expositions de Villepinte. Mais les chaises seront-elles vraiment toutes occupées ? Depuis quelques jours, des internautes appellent sur Twitter et TikTok à s’inscrire au meeting d’Eric Zemmour… sans s’y rendre. Une manière de « saboter » l’entrée en campagne du candidat d’extrême droite.

« Après avoir fait fuir Zemmour de Paris, sabotons le meeting de Villepinte »

De nombreux messages partageant cette consigne ont été publiés ces derniers jours, notamment sur Twitter. « Petit rappel qu’on peut aussi pourrir le meeting de Zemm*ur à Villepinte depuis chez soi en blindant les inscriptions pour lui laisser une salle vide https://croiseedeschemins-ez.fr/paris (il faut un mail valide pour confirmer l’inscription) », a ainsi tweeté un internaute.

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« J’ai inscrit Mara Boutin et Sophie Fonfec au meeting de Zemmour, j’ai besoin de plus de jeux de mots pour d’autres inscriptions », ou encore « J’ai enfin trouvé une utilité à ma deuxième adresse mail », peut-on également lire parmi les nombreux messages publiés sur les réseaux sociaux.

D’autres comptes plus militants ont également relayé ces appels, comme « Action Antifasciste Paris-Banlieue », suivi par plus de 18.000 followers. « Après avoir fait fuir Zemmour de Paris, sabotons le meeting de Villepinte. La première étape est de vider le meeting de ses participants ! Nous relayons les nombreux appels à saturer d’inscriptions le meeting de dimanche », indique clairement l’organisation sur Twitter.

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Une campagne « coordonnée » relayée sur les réseaux sociaux, comme aux Etats-Unis

Cette opération « coordonnée », abondamment relayée sur les réseaux sociaux, s’inspire d’une campagne en ligne réalisée l’an dernier par des internautes anti-Trump, lors de la dernière campagne pour la présidentielle américaine. Des d’utilisateurs de TikTok - en majorité des fans de K-pop -, avaient affirmé avoir saboté en juin 2020 un meeting de Donald Trump à Tulsa (Oklahoma), en réservant des milliers de places du Bok Center (salle de meeting), afin de détourner le système d’inscription en ligne. Dès l’ouverture des inscriptions pour assister au rassemblement politique, ils avaient ainsi encouragé leurs abonnés sur TikTok à s’inscrire au meeting et à ne pas s’y présenter.

Pari réussi, puisqu’au final, la foule espérée par les « trumpistes » n’avait pas été au rendez-vous, la salle de meeting étant clairsemée de chaises vides… « En jouant sur des procédés en ligne qu’ils maîtrisent parfaitement, des milliers d’internautes s’étaient coordonnés pour induire en erreur l’équipe de campagne du président américain. C’était un coup de force assez spectaculaire », avait expliqué à l’époque à 20 Minutes Tristan Mendès-France, maître de conférences associé à l’université Paris-Diderot, spécialiste des cultures numériques.

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« Ne les laissez pas faire et inscrivez-vous pour venir assister à ce meeting »

Alertés depuis quelques jours de cette offensive en ligne, les soutiens d’Eric Zemmour tentent tant bien que mal de motiver les troupes. « Les antifas tentent de saboter le meeting d’Éric Zemmour en faisant des milliers de fausses inscriptions : ne les laissez pas faire et inscrivez-vous pour venir assister à ce meeting de lancement de campagne qui s’annonce extraordinaire », a ainsi tweeté le compte « La Droite avec Eric Zemmour ».

Pour le service presse du candidat d’extrême droite, pas d’inquiétude. « C’est un phénomène classique et anticipé, qui n’aura aucune incidence pour nous », précise-t-il. « Ce sont des gamineries grotesques. À défaut de remplir des salles comme Éric Zemmour, ils font ça. Nous, on préfère parler aux Français que troller (…) Je dors sur mes deux oreilles », a de son côté déclaré au magazine Neon Samuel Lafont, responsable de la communication numérique de la campagne d’Eric Zemmour.