INTERNETLa nouvelle loi sur le téléchargement entre en vigueur en Suède... et le trafic baisse de 30%

La nouvelle loi sur le téléchargement entre en vigueur en Suède... et le trafic baisse de 30%

INTERNETLes Suédois ont-ils peur de se faire prendre?
Philippe Berry

Philippe Berry

Il n’y a pas qu’en France qu’on débat ardemment du téléchargement illégal. En Irlande et en Angleterre également, et donc en Suède, longtemps havre de paix pour les pirates, mais qui a de l’avance sur tout le monde ce coup-ci. Là-bas, la loi s’appelle IPRED et elle est entrée en vigueur mercredi 1er avril. Aussitôt, le volume du trafic Internet a chuté de 30%, par rapport à la journée précédente.

Pourquoi une baisse aussi spectaculaire? La loi contraint désormais les fournisseurs d’accès de divulguer des informations sur leurs clients soupçonnés de téléchargement illégal. Pas de Haute autorité ici, ce sont les ayants-droits qui peuvent saisir la justice (ce que certains ont fait dès mercredi) pour obtenir ces informations. Ils jurent que le but n’est pas de poursuivre tout le monde, et que, dans la plupart des cas, il ne s’agira que d’envoyer un courrier d’avertissement.

Anonymisation

Petit calcul mathématique. En Europe occidentale, le peer-to-peer représente environ 50% du trafic Internet total. A priori, pas de raison de penser qu’il y ait eu une variation significative des autres composantes (web, VOD, streaming, jeux en ligne). Pour que le volume du trafic baisse de 30%, il faut donc une chute de... 60% du peer-to-peer (ce protocole largement utilisé pour télécharger illégalement films, musique et jeux, où chaque ordinateur est tour à tour client et serveur, téléchargeant et envoyant des données).

TorrentFreak.com tempère cependant et relève que le nombre de Suédois téléchargeant via bittorrent depuis le site phare du pays, ThePirateBay (au cœur d’un procès le mois dernier, dont on attend le verdict le 17 avril) n’a pas spécialement diminué. Tous les experts estiment qu’il faudra attendre un peu pour voir si cette baisse se maintient.

PirateBay tente dans tous les cas de garder une longueur d’avance: ils viennent de lancer la beta d’un service (pour 5 euros mensuels) d’anonymisation via un réseau privé virtuel.