Vive Flow: Les nouvelles lunettes VR d'HTC jouent la carte de l'autonomie au prix fort
REALITE VIRTUELLE•Annoncées par HTC pour novembre, les lunettes Vive Flow destinées à la réalité virtuelle et au divertissement que 20 Minutes a pu essayer sont prometteuses, mais restent bien trop chères pour faire craquer le grand publicChristophe Séfrin
L'essentiel
- HTC, le spécialiste des casques de réalité virtuelle vient d’annoncer ses premières lunettes VR, les Vive Flow.
- Légères et confortables, mobiles mais pas encore autonomes, elles ouvrent le champ des possibles pour profiter autrement de tous ses divertissements.
- Malheureusement non compatibles Apple et vendues à 549 euros sans leur batterie, elles risquent de rester un objet de rêve que seul quelques early-adopters fortunés pourront s’offrir.
Les mondes parallèles de la réalité virtuelle sont en émois. HTC lance ses Vive Flow, ses premières lunettes VR… presque autonomes. L’idée du constructeur du casque Vive Pro 2 (populaire auprès des gamers) est d’offrir à la VR davantage de mobilité. 20 Minutes a déjà pu essayer cette solution annoncée ce 14 octobre, avant sa commercialisation courant novembre.
La batterie comme seul fil à la patte
Elles ont un bon look, les Vive Flow. Avec leurs verres extérieurs dorés qui leur confèrent un aspect futuriste (presque robotique !), ces lunettes sont extrêmement légères. Ne pesant que 189 grammes (à peine le poids d’un smartphone), elles intègrent deux écrans LCD de 1600 x 1600 pixels. Dans chaque branche, des haut-parleurs permettent, si on le désire, de s’affranchir d’écouteurs.
Pour accéder au monde de la VR, l’emploi d’un smartphone et de l’application Vive Port où du contenu VR est présent est nécessaire. Dans la main de l’utilisateur des lunettes, le téléphone connecté en Wifi fait office de télécommande avec pointeur. Les Vive Flow sont reliées à une batterie portable que l’on peut glisser dans sa poche.
Un confort de port indéniable
Lorsqu’on les enfourche sur le nez, on est effectivement surpris par la grande légèreté des binocles futuristes. A titre de comparaison le casque HTC Vive Pro 2 pèse 4,5 fois plus lourd (850 grammes) ! Et le confort de port des Vive Flow se fait aussi remarquer. Grace à un coussinet interne en tissus, le contact avec le visage est adouci et évite de transpirer, comme avec de classiques casques VR au revêtement intérieur plus plastique. Ce coussinet est amovible et lavable. C’est un bon point pour l’hygiène si l’on est plusieurs à utiliser les lunettes.
Petite gêne néanmoins au niveau de l’oreille droite : c’est là que le fil d’alimentation qui relie les Vive Flow à leur batterie se trouve. Mais HTC réussit une prouesse : plus besoin d’être connecté à un ordinateur pour accéder à de la VR. Ici, un seul smartphone connecté en Wifi suffit.
HTC au pays des merveilles
Le constructeur taïwanais ayant pris soin d’incorporer à ses Vive Flow des lentilles dioptriques. Nous avons donc pu régler la qualité de notre vision avec une parfaite précision.
Dès le menu de l’application affiché, on est également surpris par le large champ de vision (100°) qui s’offre au regard. Orientable en bougeant simplement le smartphone, le pointeur permet de sélectionner parmi les programmes proposés. Une pression du doigt à l’écran le valide. Ces gestes s’apprennent en un instant.
Durant la démonstration dont nous avons pu profiter, nous nous sommes amusés avec le jeu Alice au Pays des merveilles en réalité virtuelle. La chute dans le fameux tronc d’arbre qui inaugure le conte de Lewis Carroll est incroyable de réalisme, juste vertigineuse ! En levant la tête, on distingue peu à peu la surface qui s’éloigne. En la baissant, le sol sur lequel on va s’écraser s’approche à toute allure. Les couleurs sont vives, toniques, l’image précise même si le taux de rafraîchissement des écrans reste à 75 Hz, soit à peine plus que celui d’un classique smartphone.
Le son diffusé par les haut-parleurs des lunettes peine cependant à nous immerger totalement dans cette féerie visuelle. Il manque de corps, de puissance. Et l’on entend également les bruits environnants. Mieux vaudra utiliser des écouteurs True Wireless pour s’enfermer dans sa bulle virtuelle…
Regarder sa série vautré sur le canapé
Mais HTC ne réserve pas uniquement ses Vive Flow à l’univers de la réalité virtuelle. Le constructeur taïwanais compte bien nous convaincre de nous les offrir pour tous nos divertissements : YouTube, Tik Tok, Netflix et les autres peuvent s’inviter à nos séances. D’ailleurs, quelques minutes passées à visionner le début d'un épisode de Squid Game sur Netflix ont eu tôt fait de nous convaincre du potentiel exceptionnel des lunettes pour regarder des vidéos.
Derrière nos carreaux, on a l’impression de se trouver face à un écran de cinéma immense. Et l’on peut se vautrer avec les lunettes dans un canapé, la tête lovée dans un coussin : rien ne vient ici gêner le confort du visionnage. HTC semble donc avoir tout compris. Ou presque…
Un tarif qui les rend presque inaccessible
Passe sur le fait qu’il faudra pour ceux qui le désireront s’abonner à l’application Vive Port pour profiter de contenus en VR (5,99 euros/mois). Passe aussi sur le fait que les lunettes soient vendues sans leur batterie (59 euros pour 10.000 mAh et 4 heures d’autonomie). D’ailleurs, toute powerbank peut ici faire l’affaire (à capacité égale, on en trouve facilement pour deux fois moins cher !).
Non, ce qui choque, c’est d’abord que les Vive Flow ne sont compatibles qu’avec l’univers Android. Les quelques possesseurs d’iPhone sont priés d’aller faire joujou ailleurs. Surtout, c’est la gourmandise d’HTC qui interpelle. Le Taïwanais annonce vouloir vendre ses Vive Flow 549 euros (contre 799 euros pour le casque Vive Pro 2) ! C’est carrément 50 euros de plus qu’une console Xbox Series X de Microsoft !
Voilà qui met hors-jeu la plupart des utilisateurs potentiels qui auraient pu craquer pour ce type d’équipement, et notamment les plus jeunes consommateurs. A moins de casser notre tirelire, il semble bien que seuls les fameux « early-adopters » fortunés soient à même d’investir. Dommage pour un appareil aussi prometteur, car à moins de 300 euros, on imagine qu’à quelques encablures de Noël, ces Vive Flow auraient vraiment pu faire un carton.