MP3Ocarina, le hochet sans écran mais pas sans histoires

Ocarina: Un lecteur MP3 pour enfants, sans ondes ni écran, mais pas sans histoires

MP3Testé par « 20 Minutes », le petit lecteur MP3 Ocarina dédié aux plus jeunes se révèle fiable, sain, pratique et durable, mais son contenu trop limité reste à personnaliser
On a testé Ocarina, le baladeur des 0 - 8 ans
Christophe Séfrin

Christophe Séfrin

L'essentiel

  • Avec Ocarina, les plus petits ont désormais leur lecteur MP3.
  • Fabriqué en Italie et lancé par la firme Gianluca, cet appareil de la forme d’un gros hochet permet à l’enfant d’accéder à des fables, comptes, chansons, musiques dont un certain nombre, mais hélas limité, est préchargé.
  • A 99 euros, l’appareil est aussi durable et recyclable et peut être réparé si nécessaire par retour en atelier.

De plus en plus de parents, soucieux du bien-être de leur progéniture, tentent d’éloigner leurs enfants des écrans. Pas évident. Alternative à la vidéo : l’audio. Avec Ocarina, la société italienne Gianluca (du nom de son fondateur Gianlucca Giannini) propose un petit lecteur MP3 dédié aux plus jeunes (du premier âge jusqu’à 8 ans). Vendu à partir de 99 euros, l’appareil vante aussi le fait qu’il n’émet aucune onde, que son volume sonore est bridé et qu’il est durable. Des arguments qui peuvent faire écho auprès de bien de jeunes parents.

Un écran et quelques touches pour manipuler Ocarina.
Un écran et quelques touches pour manipuler Ocarina. - GIANLUCCA

211 grammes d’histoires

Bleu, rouge, jaune ou vert, Ocarina possède une ergonomie bien pensée. Agréable en main avec sa large poignée, entièrement recouvert de caoutchouc au toucher doux, il ressemble à un hochet. Avec ses quatre boutons, son écran LCD de 3,1 cm de diagonale, il mesure 18 cm de long pour 3 cm d’épaisseur et pèse 211 grammes. Fourni avec câble USB (mais sans bloc d’alimentation), Ocarina se recharge sur secteur et dispose d’une autonomie de 15 heures d’écoute.

Un lecteur polyglotte

Un peu léger dans son contenu, le « Guide de démarrage rapide » trouvé dans la boîte ne livre que des informations parcellaires sur l’usage d’Ocarina. On apprend comment mettre en route le produit, naviguer dans les différentes pistes audio qu’il contient, etc. Mais lorsqu’une fois lancé, Ocarina nous propose des contes en italien, on se retrouve un peu désarçonnés. Dédié à plusieurs pays, le lecteur MP3 pour bambinos intègre ainsi 9 playlists et 45 pistes audio. Problème : on comprend vite que toutes ne sont pas en français et que sont mélangés des répertoires hexagonaux, mais aussi italiens, anglais et allemand.

En langue étrangère, de nombreux fichiers audio ne sont pas utilisables.
En langue étrangère, de nombreux fichiers audio ne sont pas utilisables. - CAPTURE

Pas de panique, il faudra, avant de confier Ocarina à des paluches enfantines, connecter le lecteur à un PC ou un Mac et faire un peu de ménage dans sa mémoire de 8 Go (qui peut contenir jusqu’à 254 pistes audio). Soit dix minutes de boulot. Résultat : nous avons supprimé treize dossiers inutiles pour n’en conserver que… six.

S’enregistrer pour raconter

Se retrouvent pêle-mêle « Classical Music » (5 enregistrements de Bach, Beethoven, Debussy et Engel) ; « Fables » (5 récits comme Cafi et la Hyène et Les musiciens de Brême) ; « La valise du talent » (des portraits racontés de génies comme Titien, mais aussi la chanteuse Umm Kalthoum) ; « Quelle émotion ! » (5 histoires autour de la colère, la joie, la peur…) ; et « Sounds of Nature » (soit 6 fichiers audio de son naturels, comme ceux d’une rivière, d’oiseaux…).

Ocarina a été inspiré par les manche-disques des années 70.
Ocarina a été inspiré par les manche-disques des années 70. - GIANLUCCA

Les propositions sont intéressantes dans leur approche et leur forme, mais restent finalement assez limitées en quantité. Il faudra donc rapidement envisager d’agrémenter le lecteur avec davantage de contenus audio. Chansons, musiques, contes et fables en MP3 pourront facilement y être ajoutés par simples drags and drops. Besoin d’un convertisseur ? En voici un, parmi d’autres.

Intéressant : il est aussi possible d’agrémenter Ocarina d’histoires que l’on enregistre soi-même. Pratique lorsque l’on est une maman ou un papa en déplacement professionnel pour raconter de grandes aventures à ses bouts de chou restés à la maison ! Dès lors, deux solutions : les enregistrer directement dans le lecteur avec un micro (non fourni) à brancher sur la prise casque de l’appareil. Ou plus simple selon nous : les enregistrer sur un smartphone et les transférer dans Ocarina par le biais d’un ordinateur.

Un petit écran permet de sélection le fichier à écouter.
Un petit écran permet de sélection le fichier à écouter. - CHRISTOPHE SEFRIN/20 MINUTES

L’usage par l’enfant du baladeur n’est pas compliqué. S’il ne sait pas lire, il faudra l’aider pour trouver la ou les pistes sonores qu’il souhaite écouter. Dommage que les concepteurs de l’appareil n’aient pas pensé à un système d’icônes à l’écran qu’un tout-petit pourrait facilement associer à ses histoires préférées. Il aurait ainsi pu choisir parmi quelques contes ou fables clairement identifiés par un symbole ou un personnage.

Un timer pour limiter l’écoute

De son côté, le niveau sonore maximal est bridé pour rester faible et l’on peut imaginer un bébé s’endormir dans son lit avec le son d’une douce berceuse. Pour rappel : Ocarina n’émet aucune onde. En nous baladant dans les menus du lecteur, nous avons trouvé un système de timer qu’il est possible de programmer de 5 à 60 minutes pour limiter la durée d’écoute, ce qui est une bonne chose.

Ocarina est réparable en atelier en cas de problème technique ou de casse.
Ocarina est réparable en atelier en cas de problème technique ou de casse. - GIANLUCCA

Saluons enfin l’approche durable du produit qui est annoncé comme réparable et pouvant être remis à neuf, en retournant en atelier, à Florence, là où il est fabriqué. Semblant très résistant avec son revêtement anti choc (mais non étanche), il pourrait ainsi traverser les générations et être transmis lorsque la fratrie s’agrandit.

Pourquoi ce nom « Ocarina » ?

C’est en puisant dans ses souvenirs d’enfance que Gianlucca Giannini a imaginé Ocarina. Pour sa mobilité : dans les années 70 existaient les manche-disques. Fonctionnant sur piles, on glissait dans leur fente des 45 trs qui pouvaient être lus en mobilité grâce à leur grosse poignée. Les plus jeunes pouvaient ainsi lire à loisirs musiques, génériques de dessins animés et contes gravés sur microsillon. Pour le nom Ocarina : Dès 1977 la série animée Albator avançait son héros, un pirate de l’espace qui grâce à un ocarina (un petit instrument de musique à vent qui tient dans une poche) pouvait communiquer à distance avec Stellie, une fillette orpheline, fille du meilleur ami du héros balafré.