Google Nest Hub : L’enceinte connectée est-elle un coach crédible pour aider à dormir ?
OBJETS CONNECTES•Durant dix jours, « 20 Minutes » a testé la fonction Suivi de Sommeil proposée par la nouvelle enceinte Google Nest Hub 2021Christophe Séfrin
L'essentiel
- Google lance une nouvelle édition de son enceinte Nest Hub dont un premier modèle avait été commercialisé il y a 2 ans.
- Vendue 99 euros au lieux de 129 euros précédemment, cette enceinte intelligente avec écran inaugure une fonctionnalité de Suivi de Sommeil.
- Ainsi placé sur une table de nuit, le Nest Hub livre comme 20 Minutes l’a constaté une analyse affinée de la qualité de notre sommeil et détecte les éléments qui peuvent le perturber.
On ne sait pas trop dans quelle catégorie de produits ranger le nouveau Google Nest Hub. L’enceinte intelligente à écran de la firme de Mountain View semble vouloir cumuler les fonctions : assistant personnel, lecteur musical, téléviseur d’appoint, hub pour la maison connectée et désormais… coach pour mieux dormir ! Pour tester cette nouvelle fonctionnalité, nous avons posé le Nest Hub sur notre table de nuit durant 10 jours… et dormi.
Le Suivi de sommeil s’éveille
Physiquement, le Google Nest Hub (2e génération) ressemble à son aîné, lancé il y a deux ans. Pas plus grand, il dispose d’un écran de 7’’/17,78 cm (1024 x 600 pixels). Celui-ci est légèrement incliné vers le haut. Trois micros et un haut-parleur permettent les classiques interactions vocales débutant par « OK Google… ». Parmi les multiples fonctionnalités de l’appareil, le Nest Hub 2021 promet le Suivi de Sommeil. L’idée de Google est ainsi de proposer à l’utilisateur de son appareil une analyse de la qualité de son sommeil. Cette fonction est désactivée par défaut sur l’appareil et « reste pour le moment gratuite », est-il précisé au moment de la configuration. Visiblement, Google à une idée en tête pour la suite. Ainsi reçu, le message nous pose aussi en bêta testeurs…
Pas de caméra embarquée
Une fois quelques réglages effectués, il suffit de placer le Nest Hub sur son chevet, légèrement orienté vers la personne dont le sommeil est à suivre. L’appareil propose des sons relaxants dont on peut définir la durée pour s’endormir, mais aussi une fonction simulateur d’aube pour le réveil : son écran s’illuminera progressivement jusqu’à l’heure du réveil programmé.
Le capteur de luminosité permet au hub d’afficher automatiquement mais discrètement sur fond noir l’heure avec des gros chiffres durant la nuit, un petit « truc » que l’on retrouve sur les enceintes Echo Show d’Amazon et que nous avons apprécié.
Un radar pour suivre les mouvements
Attention : si vous n’êtes pas seul au lit, il est évident que vous ne devrez pas changer de place, le Google Nest Hub ne pouvant suivre qu’un dormeur. Précisons les choses par ailleurs : l’enceinte intelligente n’intègre pas de caméra. Aucune chance que vos éventuelles cabrioles soient enregistrées ! En revanche, la machine dispose d’un radar (le capteur de mouvements Solice, déjà présent sur le smartphone Pixel 4 du fabricant).
Couplé à la technologie MotionSense de Google, il détecte les mouvements et la respiration. Les micros du hub, eux, détectent la toux et les ronflements. D’autres capteurs analysent la luminosité et la température de la chambre. Ces informations seront croisées avec les paramètres que l’utilisateur a préalablement enregistrés, comme ses horaires habituels de coucher et de lever, ses objectifs d’heures de sommeil… A l’arrivée une grosse tambouille qui permet au Nest Hub de dresser, chaque matin, le bilan assez fin de la nuit écoulée.
De nombreuses informations au réveil
« OK Google, quelle a été la qualité de mon sommeil cette nuit ? ». Il est 7 heures, Paris s’éveille, et ni une ni deux, le hub lâche son verdict. Après 10 jours de test, le message nous concernant ne changeait plus guère : « Vous avez assez dormi et votre sommeil était calme. Vous vous êtes couché et levé tôt, mais vous avez dormi 7 heures et 32 minutes », indiquait l’assistante ce jeudi 22 avril au matin. En effet, nous dormons généralement plutôt bien et d’un sommeil profond.
Pour en savoir davantage, direction l’application Google Fit automatiquement synchronisée sur notre smartphone. Chaque nuit passée sous la couette devant l’écran du Nest Hub a laissé son empreinte : temps au lit en train de dormir ; sans dormir ; efficacité du sommeil ; heures de coucher et de lever conformes ou non aux objectifs ; perturbations du sommeil (ronflements, toux, changements de lumière) ; et même rythme respiratoire. C’est complet et visiblement assez fiable par rapport à notre ressenti. Quelques remarques affichées sur nos heures effectives de lever/coucher («un peu en avance/à l’heure/trop tard ») confirment la précision du dispositif.
Invérifiables, de minuscules périodes de ronflement et séquences de toux sont mentionnées comme autant de perturbations. Des points sur lesquels il sera éventuellement possible d’agir pour dormir mieux. Pour le moment, les analyses du Nest Hub nous semblent fiables, intéressantes, mais pas encore suffisamment pertinentes dans leur interprétation pour que l’on puisse agir efficacement sur la qualité de notre sommeil.
Des données que l’on peut effacer
Se pose la question de ces données. Google certifie qu’elles ne seront pas exploitées à des fins commerciales dans le cadre de publicités ciblées. Nous n’en espérions par moins. Par ailleurs, il est possible de désactiver à tout moment le suivi du sommeil du Google Nest Hub et d’effacer les informations collectées et enregistrées dans l’appareil. Reste qu’elles passent par le cloud, sont analysées et s’affichent ensuite sur nos smartphones dans l’application Google Fit.
Laquelle peut aussi agréger selon notre équipement (bracelet d’activité, montre et balance connectées…) le nombre de nos pas quotidiens, les résultats de nos sorties sportives, la moyenne de notre fréquence cardiaque, l’évolution de notre santé. Malgré son aspect assez clinique, Google Fit ressemble beaucoup dans son approche à « Activité », l’application forme et santé d’Apple, qui est de son côté visuellement plus agréable à consulter.
Vendu 99 euros (contre 129 euros pour son aîné), le Google Nest Hub vient renforcer l’arsenal des objets connectés dédiés au sommeil, comme le Sleep Analyser de Withings, ou le casque UrgoNight. On imagine bien que la firme de Mountain View compte développer des activités dans l’univers de la santé. Son rachat du fabricant de bracelets d’activité et de montres connectées Fitbit le 15 janvier 2021 devrait ajouter une pierre à cet édifice. Rapidement, un tandem formé d’une montre et d’un hub dont les données se croiseraient fera du sens. Cette intégration permettrait de proposer des services hyperpersonnalisés pour nous aider à toujours mieux entretenir notre forme. Reste à savoir à quel prix.