DJI FPV : Le drone le plus fou du moment nous en a mis plein la vue
DRONE•« 20 Minutes » s’est envoyé en l’air avec le nouveau drone DJI FPV et en a pris plein les mirettesChristophe Séfrin
L'essentiel
- Stupeur sans tremblement dans le monde du drone avec le DJI FPV, le premier drone de loisirs First Person View du constructeur chinois.
- À piloter avec un casque de réalité virtuelle fourni, l’appareil, vendu à partir de 1.349 euros, immortalise des images fluides et parfaitement stabilisées.
- De quoi se prendre pour un oiseau, s’en mettre plein la vue, se faire peur aussi, mais surtout immortaliser des images fantastiques.
DJI lance son nouveau drone de loisirs, le DJI FPV. FPV ? « First Person View », ou « vue à la première personne ». Livré avec sa radio commande et un casque de réalité virtuelle, le DJI FPV fait la promesse de sensations inédites mais aussi de possibilités de prises de vues incroyables. « 20 Minutes » a rejoint l’équipe des spécialistes du drone Studiosport pour des essais grandeur nature dans le parc de l’Abbaye Notre-Dame de Fontaine-Guérard (27).
Une abbaye désaffectée pour tutoyer le ciel
Il fait beau en Normandie, ralliée en voiture depuis la banlieue parisienne. L’impression après des mois pseudo-confinés d’être au bout du monde. Le DJI FPV est déjà prêt à décoller. « Tu vas voir, c’est hypersimple », nous rassure un des membres de Studiosport. Le pilotage de drones, ça nous connaît… un (petit) peu. Bien qu’ayant plusieurs fois piloté des modèles de chez DJI ou de chez Parrot, nous n’avons jamais pratiqué le pilotage de tels engins de façon régulière. Le test que nous nous apprêtons à réaliser aura donc valeur de prise en main.
Notre essai se déroulera en quatre étapes. Avec la radio commande, avec le casque FPV, avec un controller de mouvements, et en mode invité grâce à un pilote émérite qui poussera le petit quadri moteur dans ses derniers retranchements.
Jusqu’à 140 km/h
Ici, pas de smartphone à greffer sur la radio commande. Le ciel est bleu, la vue dégagée et nous pouvons faire voler le DJI FPV sans risque. La zone de vol est autorisée. Comme un gros insecte, l’appareil se distingue d’autres drones par son côté ventripotent. Pesant 795 g, il dispose d’une caméra montée sur nacelle stabilisée sur deux axes, d’un système de détection d’obstacles et même d’une possibilité de freinage d’urgence. Cela vaut mieux : sa vitesse peut atteindre jusqu’à 140 km/h !
La prise en main est facile : incliner les deux joysticks vers le bas, relâcher, appuyer sur le bouton de décollage et c’est parti. Instantanément, on se sent à l’aise avec les commandes de base et il n’est pas compliqué, malgré quelques tâtonnements, de profiter tout de suite du quadricoptère, que nous prenons soin de garder à portée de vue. Quiconque a déjà piloté un drone, même brièvement, retrouve ses marques en deux minutes. On surveille les arbres, nombreux sur notre aire de jeu. Pas envie de perdre notre nouveau joujou qui dispose de trois modes de pilotage : « N » (pour les débutants, avec vitesse limitée) ; « S » (Sport pour piloter en FPV) ; « M » (Manuel pour débrider l’appareil).
On se sent pousser des ailes
Passons aux choses sérieuses avec le casque VR. Bardé d’antennes, celui-ci nous fait ressembler à un robot mouche. La relève de Daft Punk n’est pas encore assurée. L’écran de 2’’/5,08 cm offre un retour vidéo 810p jusqu’à 120 images par seconde. Pas trop lourd (420 g), assez confortable, fonctionnant sur batterie de 1800 mAh (fournie), le casque se connecte à la caméra du drone qui attend un nouveau décollage.
« Whaouh ! » immédiat sitôt le quadricoptère envolé. Plus besoin de lever la tête pour le suivre du regard. Les images fournies sont d’excellente qualité, parfaitement stabilisées. Le drone transmet ses vues avec une latence quasi inexistante (28 millisecondes). C’est propre et fluide. On se sent pousser des ailes. La réactivité de l’appareil est immédiate.
Après deux survols du parc de l’abbaye, on se lâche un peu. Plus loin au sud, à près de 1 km à vol d’oiseau, se trouvent les ruines majestueuses d’une ancienne filature qu’à l’œil nu il est impossible de distinguer depuis notre poste de pilotage. Nous nous y rendons en un éclair, slalomons, confiants, autour des anciennes cheminées de l’édifice aux briques rouges. Si problème, il est possible d’appuyer sur un bouton pour que le drone revienne sans autre forme de manipulation à son point de départ. Casque sur la tête, on peut le faire voler jusqu’à 6 km de son point d’envol.
Revoici l’appareil. On s’amuse à le rapprocher à toute vitesse et à lui faire opérer un freinage d’urgence à quelques mètres de nous. Impressionnant : il ne faut pas plus de 5 mètres à l’appareil qui se braque soudainement pour stopper sa course folle et se placer en vol stationnaire. Évidemment, nos tribulations aériennes sont immortalisées par le DJI FPV qui enregistre jusqu’à 60 images par seconde en 4K (3840 x 2160 pixels) et jusqu’à 120 images par seconde en Full HD (1920 x 1080 pixels). Pour les vidéastes, le potentiel semble énorme. Le pilotage FPV n’a strictement rien à voir avec le contrôle d’un drone sur un smartphone à l’écran étriqué. Là, on a l’impression d’être à bord. Fais comme l’oiseau.
Une manette de contrôle pour les débutants
Nouveauté avec le DJI FPV : un controller optionnel qui permet de piloter le drone avec une simple poignée. Équipée d’un gyroscope, celle-ci transmet les mouvements du poignet à l’appareil qui devient ainsi particulièrement intuitif à piloter. Ici, le casque FPV permet encore de parfaitement se repérer.
Un cercle blanc s’affiche au milieu de l’écran : c’est là qu’il faut pointer avec la poignée pour diriger le drone. Léger et particulièrement maniable, le controller nous a cependant donné un peu de fil à retordre dans les virages, le mouvement de notre bras voulant naturellement accompagner la course du drone alors qu’il suffit d’incliner le poignet.
Même pas le mal de l’air…
Dernier essai avec un des membres de la chaîne Studiosport prêt à nous faire faire des cabrioles. Pour la circonstance, nous lui remettons les clés du DJI FPV mais restons connectés, casque sur la tête, en mode « invité ». Cette fois, finis les balbutiements du pilote inexpérimenté, place à un as de la voltige rompu aux épreuves de racing.
Pleine vitesse, loopings, accélérations, passage d’obstacles… on est scotchés. La peur d’être incommodés par les images procurées par ces mouvements comme le serait le passager d’une voiture de rallye s’estompe bientôt. Tout juste contrôlons-nous notre équilibre, les images reçues nous incitant malgré nous à quelques balancements du tronc. One more time !
Simple, ludique, évolutif
« Avec son casque d’immersion, c’est un drone qui offre des sensations de vol étonnantes jusqu’à présent réservées à des passionnés bricoleurs, comme si on était assis à bord », témoigne Frédéric Botton, journaliste à helicomicro.com. Selon lui, « la manette gyroscopique permet de piloter le DJI FPV sans aucune expérience en moins de 10 minutes, c’est inédit dans le monde des drones ! Il sait aussi s’adapter à des usages beaucoup plus pointus, notamment à la pratique des vols acrobatiques. Qui, elle, requiert de l’expérience ».
Notre constat après 30 minutes environ de pilotage le confirme. Non seulement le DJI FPV est d’un usage simple et ludique, mais le drone permet aussi d’évoluer à son rythme et d’immortaliser de sacrées images. En revanche, il ne s’agit pas de l’avis général d’un véritable drone de course, d’un racer.
Le prix de vente du joujou est relativement élevé : à partir de 1.349 euros avec l’appareil, la radio commande, le casque (qui à lui seul vaut 600 euros environ). La manette DJI Motion Controller est en option à 149 euros. Si l’on veut s’amuser et étancher sa soif de belles images, cela en vaut la peine. Et l’éclate est totale.