Twitter comptait 192 millions d’utilisateurs quotidiens dits « monétisables » au quatrième trimestre de 2020, soit pendant la période de l’élection présidentielle aux Etats-Unis. Le chiffre représente un bond de 26 % en un an. Ce décompte a été fait avant que le réseau social ne bannisse Donald Trump en janvier, pour incitations répétées à la violence, et ne se purge de nombreux comptes extrémistes qui soutenaient l’ex-président des Etats-Unis. Parmi eux, 70.000 comptes affiliés à la mouvance conspirationniste QAnon.

Ainsi, « on pourrait assister à un ralentissement de la croissance du nombre d’utilisateurs lors du trimestre en cours à cause des retraits de comptes et des défections de ceux qui s’opposent aux évictions », a commenté Nazmul Islam, analyste chez eMarketer. « Mais les recettes publicitaires devraient rester élevées (…) grâce aux investissements de Twitter dans son infrastructure ».

Des embauches et des investissements

Le réseau des gazouillis a dépassé les attentes du marché avec près d’1,3 milliard de dollars de chiffre d’affaires généré d’octobre à décembre 2020 (contre un milliard sur la même période en 2019). Il en a ressorti 222 millions de dollars de bénéfice net (+ 87 %) et 252 millions de bénéfice opérationnel, un record.

Mais ses dépenses grimpent aussi. Elles ont progressé de 21 % au quatrième trimestre, et devraient encore enfler de 25 % sur l’année 2021 « étant donné les décisions en termes d’embauches et d’investissements des dernières années », précise un communiqué du groupe. Le réseau social basé à San Francisco, qui a offert à ses employés de travailler de chez eux indéfiniment, prévoit en effet d’augmenter ses effectifs de 20 % en 2021, avec des ingénieurs, des spécialistes du design, et d’autres domaines stratégiques. Il doit aussi finir la construction d’un centre de données dont les serveurs permettront de mieux garantir la stabilité du service.