YouTube : Traumatisée par la modération de vidéos, une ancienne salariée porte plainte
JUSTICE•La plaignante raconte souffrir de troubles du sommeil, de cauchemars et d’anxiété à cause de la violence des vidéos qu’elle a dû visionner20 Minutes avec agence
Une ancienne sous-traitante de YouTube, modératrice de vidéos, a attaqué la plateforme en justice en Californie. La plaignante affirme avoir développé des syndromes de stress post-traumatique à cause de son emploi, rapporte CNet.
De janvier 2018 à août 2019, elle a travaillé à Austin pour l’entreprise Collabera, un sous-traitant de YouTube. Elle raconte qu’elle souffre depuis de crises de panique et de graves troubles du sommeil. Pour elle, les vidéos de décapitations, de pédopornographie, de violence extrême et autres images perturbantes qu’elle a dû regarder sont la cause de ces troubles.
Des heures de vidéos traumatisantes par jour
La plaignante accuse YouTube de ne pas respecter le droit du travail californien, en ne fournissant pas à ses salariés un environnement professionnel sûr. Par manque de personnel, les modérateurs doivent visionner « entre 100 et 300 vidéos par jour avec une marge d’erreur allant de 2 à 5 % », décrit l’Américaine.
Les employés sont ainsi exposés à des images traumatisantes plus de quatre heures par jour. Dans sa plainte, l’Américaine demande donc la prise en charge de ses traitements médicaux, une compensation financière et le suivi médical des modérateurs de contenu de YouTube à l’avenir.
Google, propriétaire de Youtube, précise via son service presse qu'il ne peut « pas commenter un litige en cours». « Nous avons recours à une combinaison de revue humaine et de technologies pour supprimer les contenus qui enfreignent notre règlement de la communauté YouTube, ajoute le communiqué, et nous nous engageons à soutenir les personnes qui accomplissent ce travail vital et nécessaire. Nous choisissons avec précaution les entreprises avec lesquelles nous collaborons, et travaillons avec eux sur des ressources complètes pour nous assurer du bien-être et de la santé mentale des modérateurs, notamment en limitant le temps passé chaque jour à réviser le contenu.
En mai dernier, Facebook avait conclu un accord financier avec plusieurs de ses modérateurs ayant porté plainte pour des raisons similaires. Ces salariés avaient touché un total de 52 millions de dollars, soit environ 44 millions d’euros.