Traité de « bougnoule » et menacé de mort, le maire de Givors Mohamed Boudjellaba porte plainte
RACISME•Elu fin juin sous l’étiquette DVG-EELV, Mohamed Boudjellaba a reçu « quatre pages de calomnie, de haine raciale et de menaces »H. B. avec AFP
«Fous le camp bougnoule si tu ne veux pas brûler comme une merguez »… Couvert d’injures et menacé dans une lettre anonyme, le maire de Givors, Mohamed Boudjellaba, a porté plainte et reçu le soutien du gouvernement dimanche.
« La guerre tu vas l’avoir », « on sait encore se servir d’une mitraillette », « tu sais comment ça fait une bombe dans une habitation, ça fait boum » : le courrier dont l’élu a publié des extraits sur Twitter est particulièrement haineux et violent à son égard.
« En tout, quatre pages de calomnie, de haine raciale et de menaces », a résumé Mohamed Boudjellaba qui avait remporté fin juin, sous l’étiquette DVG-EELV, le second tour de l’élection municipale dans cette ville de 20.000 habitants située entre Lyon et Saint-Étienne.
« Quatre pages de répugnances non signées »
Sa rivale communiste, Christiane Charnay, a condamné un courrier « infâme » en apportant son soutien à l’édile, de même que son concurrent du Rassemblement national Antoine Mellies qui a jugé la lettre « inacceptable ».
Des membres du gouvernement ont également réagi. « Quatre pages de répugnances non signées. Une enquête est ouverte pour retrouver cet « anonyme » et le présenter à la Justice », a tweeté le Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, en adressant son soutien à son « compatriote » maire de Givors.
« S’en prendre à un élu c’est s’en prendre à la République. La haine n’a pas sa place dans notre société », a réagi de son côté le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, « écœuré » par des propos « insupportables ».