SOLIDARITELes photos de koalas en Australie font pleuvoir les dons sur Internet

Les photos de koalas en Australie font pleuvoir les dons sur Internet

SOLIDARITEDes images de forêts en flammes ou de koalas assoiffés en Australie font grimper les cagnottes d’aide sur les réseaux sociaux
Un koala déshydraté et blessé est soigné le 2 novembre à l'hôpital pour koalas de Port Macquarie, en Australie, après avoir été sauvé des flammes.
Un koala déshydraté et blessé est soigné le 2 novembre à l'hôpital pour koalas de Port Macquarie, en Australie, après avoir été sauvé des flammes. - SAEED KHAN / AFP
Hakima Bounemoura

H. B. avec AFP

«Plein d’amour à nos copains australiens », « en espérant que cette image puisse inspirer encore quelques personnes à passer à l’action »…. Sur les réseaux sociaux, des images de forêts en flammes ou de koalas assoiffés en Australie font grimper les cagnottes d’aide après les gigantesques incendies.

La comédienne australienne Celeste Barber, qui a lancé le 3 janvier une cagnotte en ligne sur Facebook pour aider les pompiers de son pays confrontés aux feux de forêts, a déjà récolté plus de 30 millions d’euros de dons venus du monde entier, émanant selon le réseau social de plus de 1,2 million de personnes.

Des personnalités influentes des réseaux sociaux français ont brandi des silhouettes du territoire australien incendié ou des photos de kangourous pour interpeller sur la catastrophe. « J’ai fait une story sur Instagram parce que j’étais sous le choc. On me demandait aussi beaucoup comment agir donc j’ai renvoyé vers les institutions officielles pour que l’argent arrive au bon endroit », explique Léa Camilleri, 32 ans, 515.000 abonnés sur YouTube, 353.000 sur Instagram. Amandine Lugnier a elle aussi partagé avec ses 22.300 abonnés des pistes pour aider les secours australiens. Une centaine d’entre eux ont ouvert les liens vers les cagnottes de Celeste Barber ou de la Croix-Rouge.

« Le militantisme de clavier ne s’arrête pas au "like" »

Des artisans et créateurs, largement représentés sur le réseau social Instagram, ont aussi proposé pour leur part de reverser tout ou partie de leurs profits pour aider l’Australie. La créatrice Laetitia Dalbies a par exemple réalisé des koalas en crochet qu’elle propose à la vente sur son compte en mentionnant que la moitié de la vente ira à une association de défense de la nature australienne : « C’était fou, tout est parti en quelques heures et j’ai reçu des dizaines de messages de gens qui voulaient savoir comment m’aider ».

« Le militantisme de clavier ne s’arrête pas au “like”, l’indignation est réelle », commente Tristan Mendès France, maître de conférences associé à l’université de Paris, spécialiste des cultures numériques. « L’utilisateur de réseaux sociaux a l’impression que c’est quelqu’un de proche qui partage son indignation avec lui, et le relais a donc une force inédite », décrit-il.

La problématique du réchauffement climatique est très porteuse

Pour expliquer le succès de cette mobilisation, Tristan Mendès France insiste aussi sur le contenu des échanges : « Les images de flammes spectaculaires ou de koalas en danger sont la barre de traction de cet engagement ». « Ces vidéos ont eu des audiences sur les réseaux sociaux sans commune mesure avec celles que peuvent envisager les médias traditionnels », ajoute l’enseignant.

La problématique du réchauffement climatique est aussi très porteuse sur les réseaux sociaux d’après la journaliste Charlotte Hervot, auteure du Petit Guide de survie sur Instagram. « En France, les trois quarts du public d’Instagram ont moins de 35 ans, et l’enjeu de la protection de l’environnement lui parle », explique l’autrice. « C’est une génération qui a déjà eu une prise de conscience, qui est prête à s’engager, un peu à l’instar de Greta Thunberg et ses plus de 9 millions d’abonnés » poursuit-elle, « pour eux, c’est très facile de se mobiliser en partageant une information ou une vidéo ».