Bike Tracker: Ce mouchard GPS suffira-t-il à protéger votre vélo contre le vol?
OBJET CONNECTE•Avec sa balise GPS Bike Tracker, la firme française Invoxia veut rassurer les cyclistes qui pourront être alerté en cas de disparition de leur vélo, voire le suivre à la traceChristophe Séfrin
L'essentiel
- Plus de 1000 vélos sont volés en France chaque jour. De quoi décourager les cyclistes les plus motivés.
- Avec son Bike Tracker, la société française Invoxia propose une balise GPS qui permet d’être alerté en cas de déplacement suspect de votre vélo mais aussi de le géolocaliser à tout moment.
- Vendue 149 euros et d’un bon rapport qualité prix, cette solution que 20 Minutes a testée possède des atouts, mais ne sera pas totalement infaillible face aux voleurs.
Peur du vélo volé ? En France, 400.000 vélos sont dérobés chaque année, soit 1.076 chaque jour ! De quoi décourager ceux qui veulent passer au deux roues et continuer d’inquiéter les mordus déjà convertis à la petite reine… Face au manque criant de structures pour sécuriser sa monture (aménagements adaptés dans les villes, garages dans les gares, locaux dédiés en copropriété…), il existe une nouvelle solution pour garder un œil sur son précieux deux roues. Son nom : le Bike Tracker. Il est lancé par Invoxia, une société française qui s’est spécialisée dans la géolocalisation de personnes ou d’objets par GPS. A sa tête, Eric Carreel, le PDG de Withings. On est chez des gens sérieux.
Sans carte SIM ni abonnement onéreux
Victime de deux vols de vélos dans notre gare de banlieue parisienne, nous avons testé le Bike Tracker, espérant une solution miracle à nos déboires… Mise en garde préalable : la petite balise d’Invoxia n’empêchera pas votre vélo d’être volé. Avec elle, vous pourrez néanmoins être alerté en cas de mouvement suspect de votre monture, mais aussi la géolocaliser.
Soit une petite balise rectangulaire de quelques centimètres de côté et ne pesant que 50 grammes. A recharger sur une prise USB, elle fonctionne avec une application. Pas besoin de carte SIM ni d’abonnement onéreux pour qu’elle soit géolocalisée : la balise Bike Tracker utilise le réseau bas débit LoRaWAN pour fonctionner. Maillant une grande partie du territoire, ce réseau permet de raccorder par transmission radio des objets connectés ne nécessitant pas de grosses transmissions de données et n’étant pas gourmands en énergie. C’est le cas du Bike Traker qui revendique une autonomie jusqu’à 3 mois.
Deux vis et une clé spécifique…
Pour greffer sa balise à nos vélos, Invoxia a eu l’idée de la loger dans un réflecteur. Celui-ci se rive sur la tige de la selle à l’aide de deux petites vis. Le constructeur indique que le réflecteur est « difficile à enlever grâce à sa clé spécifique », mais la dite clé n’est autre qu’une clé Allen, que l’on peut trouver dans la trousse à outils de tout un chacun.
On aurait apprécié une fixation davantage sécurisée. Reste qu’une fois l’attelage en place, le Bike Tracker fait illusion : à moins de connaître le Bike Tracker, il reste difficile de savoir que le réflecteur contient un mouchard !
Alerté à tort
A l’usage, le petit équipement se fait oublier. Autonome, il vit sa vie de balise GPS dans la discrétion la plus totale. Testé durant plus d’un mois, le Bike Tracker se rappelle à notre bon souvenir dès que notre vélo est en mouvement. Une notification est ainsi reçue sur l’écran de notre smartphone, indiquant un déplacement, voire un changement d’inclinaison du vélo. Nous nous sommes parfois alarmés à tort.
Plusieurs fois, des alertes nous ont été adressées alors que notre vélo avait simplement dû bouger légèrement dans son porte-vélo collectif, gare d’Ermont-Eaubonne (95). On imagine des mouvements dus à d’autres vélos que l’on gare ou que l’on décroche…
Un niveau de précision très fiable
Dans l’application, il est possible de définir une zone d’alerte sur une carte : lorsque le vélo franchit cette barrière virtuelle (jusqu’à 1000 m), son propriétaire en est averti. Cela permet d’éviter les alertes intempestives (pour un vélo d’enfant qui jouerait dans la rue, par exemple). Et à tout moment, il est possible de localiser son vélo sur une carte 2D ou 3D.
Nos nombreux essais permettent de constater que la précision proposée par le Bike Tracker est fiable à quelques dizaines de mètres près. Cela permet de se rapprocher du cycle que l’on tenterait de retrouver. Puis, si le vélo n’est pas visible, la fonction « Trouvez-moi » de l’application s’avère très efficace. Ainsi, elle guide pas à pas le propriétaire du cycle durant les derniers mètres de sa recherche.
En renfort d’autres solutions
Un sans-faute ? Vendu 149 euros avec 3 ans d’abonnement inclus (puis 9,99 euros/an, ce qui est dérisoire), le Bike Tracker est un outil suffisamment fiable pour que son achat soit envisagé. Durant notre test, il est arrivé que des alertes ne nous parviennent pas, mais la localisation de notre vélo a toujours été possible.
Bon point : la balise n’est pas énergivore : après un mois d’essai, elle affichait encore 90 % d’autonomie. On regrette cependant qu’il faille démonter le réflecteur pour recharger le petit module électronique qu’il contient et que ce réflecteur ne soit pas plus sécurisé. Si un voleur l’identifie, il aura tôt fait de s’en débarrasser.
La solution n’est donc pas fiable à 100 %, mais peut s’inscrire dans une chaîne de protection comprenant d'autre éléments : un antivol robuste (en U si possible), un point d’attache fixe (auquel roue et cadre seront impérativement attachés), mais aussi un tatouage du cadre de son vélo, comme avec Bicycode. Dissuasif, ce marquage à douze chiffres inscrit votre vélo dans un fichier national. Ce qui peut permettre, s’il est retrouvé après un vol, de vous le restituer.