CAR KARAOKEQui est Uwe Baltner, l’Allemand qui chante à tue-tête sur Instagram ?

Instagram : Qui est Uwe Baltner, l’Allemand qui cartonne en poussant la chansonnette dans sa voiture ?

CAR KARAOKEDe France Gall à Rihanna en passant par Burna Boy… Ce quinquagénaire amuse des milliers d’internautes avec ses vidéos de karaoké tournées à bord de sa Fiat 500
Sélène Agape

Sélène Agape

L'essentiel

  • Uwe Baltner est un Allemand de 56 ans, qui chante à tue-tête dans sa Fiat 500 et partage ses reprises à ses 436.491 abonnés sur Instagram.
  • Rap, variété française, afrobeat, dancehall, rock… Il explore tous les genres musicaux dans toutes les langues et n’hésite pas à réaliser des reprises sur commande.
  • L’objectif de ce copropriétaire d’une agence de marketing avec ses « car karaoke » : « rendre le plus de gens possible heureux ».
  • Les chanteurs Rihanna, Sho Madjozi, Chris Brown et autres artistes ont déjà commenté ses prestations.

En voiture avec Uwe Baltner ! Cet Allemand de 56 ans est l’un des chouchous du moment sur Instagram. Pourquoi ? Parce qu’il reprend avec entrain des tubes phares d’artistes de tout horizon, à bord de sa FIAT 500 bleue.

Pourtant Uwe Baltner est loin (voire très loin) d’être un chanteur professionnel et encore moins le présentateur d'une version allemande de « Carpool Karaoké». Le quinquagénaire est simplement un amoureux de la musique et des labradors, dont le capital sympathie a déjà séduit plus de 439.000 internautes dont des célébrités. Et quasiment chaque jour, ils l’écoutent et s’amusent de ses performances.

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Son plus gros succès, il le doit à l’artiste nigérian Burna Boy et sa reprise de la chanson « Ye », visionnée plus de 429.000 fois. Les Nigérians « ont trouvé que c’était très cool, raconte-t-il au média allemand OMR. Ce sont les personnes les plus agréables que j’ai rencontrées sur Internet ».

Se réapproprier avec respect

Rien n’arrête Uwe Baltner. Ni la barrière de la langue, ni les moqueries, ni le genre musical. A 15 ans, il se fichait déjà des regards et critiques de ses camarades lycéens quand il chantait avec son accordéon. Quarante ans plus tard, il s’époumone en français, anglais, espagnol, allemand (bien sûr) et même pidgin et yoruba, durant les 38 kilomètres de trajet qui séparent son domicile et son agence de marketing de contenus, dont il est copropriétaire et qui emploie 16 personnes. L’occasion aussi pour ce père de famille de trois enfants de parfaire sa connaissance du réseau social pour les besoins de son travail et de travailler sa voix, confie-t-il à Puls’Radio.

Un homme de 56 ans, aux cheveux grisonnants et une paire de lunettes à la monture carrée, qui se déchaîne sur le dernier morceau tendance, dont il ne maîtrise pas toujours la langue d’origine. Le contraste est saisissant mais « la bonne humeur est inestimable », s’enthousiasme-t-il auprès du média Ze. Et à chaque reprise, ce fanatique de Queen s’applique. Il fait des exercices vocaux 20 minutes avant son enregistrement. « Vous devez être très vigilant. J’ai aussi abordé le sujet de l’appropriation culturelle et de la question de savoir si la musique appartient à tous, explique-t-il à l’OMR. Au final, mes vidéos sont un hommage à l’ensemble de la musique ».

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Chansons à la demande

Il chante même à tue-tête sur commande. « Pendant des années, j’ai à peine entendu parler de nouveautés, encore moins de rap », déclare-t-il à OMR. Aujourd’hui, il compte dans son palmarès des covers de l'iconoclaste rockeur californien Ariel Pink ou encore le Britannique Jay1 de la scène grime. « Cela m’ouvre de nouveaux horizons culturels pour moi », se réjouit-il dans les colonnes de ZE. Son plus gros défi a été la chanson Rap God d’Eminem, qu’il a dû réenregistrer plusieurs fois. En outre, plus le défi musical est ardu, plus il limite les risques d'avoir un accident en s'arrêtant sur le bas côté.

Cette démarche lui a d’ailleurs fait gagner plus d’abonnés de tout âge. « J’essaie toujours de répondre aux 200 à 300 premiers commentaires », précise-t-il à Ludwigsburger Kreiszeitung. Il reconnaît s’être laissé noyer par tous les messages privés qu’il reçoit. Mais quand il répond à ses fans, il le fait toujours avec humour et bienveillance. « Je veux apprendre aux gens à formuler des critiques, et des arguments. Je suis moi-même un concepteur-rédacteur qui développe ses compétences », ajoute-t-il. Et les encourager à quitter leur timidité.

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Rihanna et Drake parmi ses fans

Les prestations enflammées d’Uwe Baltner sont venues enrichir la liste des publications de plusieurs célébrités. La chanteuse jamaïcaine Shenseea et le groupe hip-hop latino-américain Cypress Hill s’en sont bien amusés. Il a fait l’objet d’une joute verbale marrante entre le chanteur Chris Brown et Drake, le rappeur le plus titré de l’histoire. Le rappeur autrichien Yung Hurn lui a adressé quelques encouragements. Et surtout, il est devenu l’une des 1.397 personnes suivies par la chanteuse Rihanna.

Le quinquagénaire a aussi reçu des demandes d’interprétations de la part d’artistes africains comme Dadie Opanka ou encore des invitations pour tourner dans des clips. Face à cet engouement pour son « influence », il s’est inscrit sur deux plates-formes de mise en relation entre influenceurs et annonceurs. Mais « c’est assez horrible », a-t-il reconnu auprès de Gründerszene, en découvrant l’ensemble des exigences imposées par les agences de publicités, qui nuisent selon lui à l’authenticité des prestations. « Cela peut paraître idiot, mais mon objectif est de rendre le plus de gens possible heureux », avoue-t-il sur OMR. Uwe Baltner n’est donc pas prêt d’arrêter de pousser la chansonnette dans sa Fiat.