La Baule: A quoi ressemble la «première plage connectée» de France?
TOURISME•Pour sa première saison en tant que concessionnaire de la plage, le groupe Veolia expérimente plusieurs services numériques
Julie Urbach
L'essentiel
- Paiement dématérialisé, livraison sur la plage, casiers connectés... Le groupe Veolia déploie de nouveaux services depuis cet été à la Baule.
- Objectif: faire de la station balnéaire la «première plage à proposer des services connectés» en France.
Il n’y a pas encore de thermostat pour réchauffer l’eau, à 19°C ces derniers jours. Mais sur le sable de la Baule, Veolia joue la carte 2.0 depuis le début de l’été. Après avoir remporté la concession pour douze ans de la plus grande plage d’Europe, puis tenu bon face à la fronde des restaurateurs, le groupe a annoncé vouloir faire de la station balnéaire de Loire-Atlantique la « première plage à proposer des services connectés » en France. Un moyen de renforcer l’attractivité de la destination touristique, explique-t-on.
Sur le remblai, entre les promeneurs et les mangeurs de glaces, rien de spectaculaire à première vue. Il faut en fait scruter les vacanciers, ou plutôt le poignet de certains d’entre eux. « La grande nouveauté, c’est le paiement dématérialisé grâce à un bracelet, indique Corinne, qui anime le bureau d’accueil Veolia. On peut le recharger ici grâce à sa carte bancaire ou en ligne via une appli. Plus besoin d’emporter son portefeuille et de surveiller ses affaires. On peut se baigner avec, ça ne craint rien. »
Des débuts timides
Si l’on n’en a pas croisé beaucoup, Veolia assure que pour cette première, 10.000 bracelets seront distribués sur l’ensemble de la saison. « Des clients avec ce mode de paiement, on en voit quand même régulièrement, assure Pierre Guillou, le gérant du restaurant Les Fils à maman, vue sur l’océan. Quand on est plein à craquer, c’est un gain de temps car ça va encore plus vite que le sans contact. C’est aussi pratique pour les enfants : ils payent leur boisson directement au bar, sans que l’on ait à chercher les parents ! » Environ la moitié des exploitants de plage ont accepté d’expérimenter le système. Pour le moment, Veolia les équipe gratuitement. Car il faut bien lancer la machine…
C’est aussi ce qu’on se dit chez Playak, start-up bauloise qui propose la « livraison de repas à la serviette », sur la plage. Présenté comme la deuxième grande innovation de cet été, le service vit des débuts timides. Sur la plage, pas mal de touristes mangent leur sandwich, d’autant que les pique-niques sont de nouveau autorisés. « Le public est changeant d’une semaine à l’autre, donc c’est très difficile de se faire connaître, complète Philippe Faleyras, fondateur de l’application. C’est aussi compliqué techniquement pour la livraison, car sur la plage, il n’y a pas d’adresse exacte… »
Dernière nouveauté, cette centaine de casiers connectés blancs, de différentes tailles, qui ont été répartis le long de la plage (1,70€ l’heure). Les consignes installées à côté du poste de secours central, que l’on ouvre grâce à un code obtenu sur Internet, semblent appréciées. « C’est pratique pour les gens qui arrivent directement de la gare, assure Corinne, du bureau Veolia. On voit aussi des motards qui laissent leurs affaires et leurs casques… »
D’autres services sur les rangs
Ces trois initiatives, sélectionnées dans le cadre de l’appel à projet « Smart Baie », en préfigurent d’autres dans les prochaines années à La Baule. De nouvelles start-up se sont déjà fait connaître, comme Affluences, permettant de connaître le niveau de fréquentation sur la plage ou Tipi, interface pour les jobs d’été. Les vacanciers pourraient prochainement adopter le système Ticatag : un bracelet connecté qui permet de géolocaliser les plaisanciers, nageurs partis seuls, ou enfants perdus sur la plage.