TWITTERQuand le créateur du «retweet» fait son mea culpa

«Une arme chargée à des enfants»... Quand le créateur du «retweet» fait son mea culpa

TWITTERLe créateur du partage automatique sur Twitter estime avoir mis à la disposition du public « un canal qui favorise les attaques »
20 Minutes avec agence

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S’il avait su… Dix ans après avoir créé la fonction qui permet de retweeter, le développeur Chris Wetherell déplore que son innovation ait permis de changer la nature de certains échanges en ligne. « Nous avons mis une arme chargée dans les mains d’enfants de 4 ans. Voilà ce que je crois », a-t-il ainsi expliqué dans un entretien publié par Buzz Feed News ce mardi.

Chris Wetherell estime que la possibilité de partager avec ses abonnés le tweet d’un autre utilisateur a pu contribuer au développement des « fake news » et du cyberharcèlement. Son but était au contraire de donner plus de visibilité aux contenus des minorités ou des communautés sous-représentées. Le bouton retweet « a fait beaucoup des choses pour lesquelles il avait été conçu, reconnaît son créateur. Il a un effet multiplicateur que d’autres n’ont pas. »

Cyberharcèlement et fake news pendant la présidentielle

Mais en retweetant automatiquement plutôt qu’en copiant-collant un message, les utilisateurs de Twitter ont parfois manqué de recul et de réflexion sur ce qu’ils partageaient. L’Américain raconte s’en être notamment rendu compte en 2014 lors d’une campagne de cyberharcèlement contre les femmes actives dans le secteur des jeux vidéo. Près de 70 % des quelque 317.000 tweets envoyés en 72 heures pour attaquer et salir la réputation des cibles étaient des retweets.

« Nous n’avons pas conçu de défense contre ça. Nous avons conçu un canal qui favorise les attaques », déplore Chris Wetherell. Les élections présidentielles américaines de 2016 ont également illustré les effets pervers du retweet réflexe. Comme la propagation massive d’une information erronée affirmant que Hillary Clinton animait un réseau pédophile basé dans le sous-sol d’une pizzeria.

Le développeur ne plaide pas pour autant pour la suppression de la fonction retweet. Mais il en appelle aux responsables de réseaux sociaux et leur demande un effort de contrôle.