Zoemini C et S: Canon met la photo instantanée à portée de clic mais la qualité laisse à désirer
PHOTO INSTANTANÉE•Bien après Fujifilm, Polaroid Originals ou Lomography, Canon embrasse la photo instantanée avec ses Appareils Zoemini C et S que nous avons pu testerChristophe Séfrin
L'essentiel
- Très en vogue auprès des jeunes grâce à Fujifilm, Polaroid Original ou Lomography, le marché de la photo instantanée s’agrandit avec le lancement des Zoemini C et S de Canon.
- Ce deux appareils respectivement lancés à 119 euros et 169 euros impriment des photos autocollantes au format 5 x 7,6 cm.
- Test à l’appui, ils se révèlent simples et ludiques, mais la qualité des images imprimée peut aussi laisser à désirer.
Un appareil photo instantané chez Canon ? On ne l’espérait plus ! Alors que Fujifilm et ses appareils photo Instax dominent le marché depuis des années et que Polaroid Originals et Lomography jouent les alternatives hautement crédibles, voici que débarquent les Zoemini C et Zoemini S chez Canon. Soit non pas un, mais deux appareils photo instantanés.
Zoemini ? Ce nom vous dit peut-être quelque chose : c’est celui de la petite imprimante Bluetooth autonome lancée par le constructeur à l’automne dernier. A l’approche des beaux jours, Canon s’est dit qu’il était peut-être (grand) temps de lancer ses propres appareils photo instantanés. Et pour cause : selon le constructeur, les jeunes seraient de plus en plus nombreux à s’enthousiasmer pour les tirages papier à partager dans l’instant.
Des photos imprimées sans encre
Les deux appareils photo Zoemini C et S ont en commun la technologie d’impression qu’ils emploient. Contrairement aux fabricants concurrents qui utilisent des papiers argentiques sur lesquels l’image prise se révèle peu à peu, le procédé retenu par Canon est celui du papier Zink. Zink (pour Zéro Ink, soit « sans encre ») est un procédé d’impression thermique. En éjectant la petite feuille de papier autocollant, l’appareil photo la chauffe, déclenchant ainsi une réaction chimique qui va révéler des microcristaux colorés.
L’avantage est que la photo est « imprimée » instantanément, sans qu’il faille attendre qu’elle se révèle… Bémol cependant : la magie des appareils dits « Pola » qui nécessitent un peu de patience pour découvrir son image est sacrifiée sur l’autel de l’immédiateté.
Le Zoemini S imprime depuis smartphone
Il existe quelques différences entre les Zoemini C et S cependant. Le C dispose d’un capteur de 5 mégapixels et le S d’un capteur de 8 mégapixels. Avouons-le, dans les deux cas c’est peu, mais sans doute suffisant pour des photos en petit format : ici, 5 x 7,6 cm. Autres différences : au centre de l’appareil photo Zoemini S siège un grand miroir à selfies assez pratique à l’usage, ainsi qu’un anneau lumineux afin d’éviter les yeux rouges. Et le S peut faire office d’imprimante Bluetooth autonome.
Ainsi, en utilisant l’application Canon Mini Print, on peut retoucher et personnaliser ses images avec des filtres, des stickers ou du texte. Puis lancer l’impression. Connecté en Bluetooth, le Zoemini S peut aussi être déclenché à distance depuis l’application. Laquelle permet enfin d’accéder à ses photos Facebook, Instagram, Dropbox, Google ou en provenance d’un cloud. Engageant.
60 centimes la photo au format 5 x 7,6 cm
Petit problème néanmoins : la qualité d’impression. Si chaque photo livrée en 50 secondes chrono en main fait le job grâce à son côté ludique, les résultats obtenus peinent à provoquer un effet « Waouh » et à convaincre totalement. Cela ne vient pas de l’appareil, mais de la technologie Zink : couleurs virant systématiquement au rouge et sensation d’image un peu délavée sont légion.
On peut aussi reprocher à Canon la faible autonomie sur batterie de ses Zoemini C et S : l’équivalent de 25 images seulement. C’est peu pour une soirée. D’autant que si l’appareil photo ne dispose plus de papier (sa capacité est de 10 feuilles seulement), la petite carte Micro SD que l’on peut lui associer n’enregistre pas les images prises ! Un comble. Quant au prix des photos, il n’est pas donné : 60 centimes la vue en achetant le papier par 20 feuilles (soit 11,99 euros la recharge) ; 55 centimes en les achetant par 50 (soit 27,99 euros). Certes, c’est plus économique que les photos Instax du concurrent Fujifilm (99 centimes au format 5,4 x 8,6 cm). Et plus encore que celles de Polaroid Originals (1,99 euro la vue au format 8,8 x 10,7 cm). Mais Polaroid Originals reste le seul véritable concurrent du Zoemini S : son appareil photo instantané One Step + étant lui aussi connecté.