INNOVATIONElectronique ou biologie, deux start-up lilloises innovent dans la batterie

CES 2019 Las Vegas: Innovation électronique ou biologique, deux start-up lilloises veulent révolutionner le monde des batteries

INNOVATIONDeux sociétés high-tech lilloises travaillent sur l’avenir des batteries, l’un d’elles participera au salon de l’innovation CES de Las Vegas, cette semaine…
Gilles Durand

Gilles Durand

L'essentiel

  • Grâce à un procédé électronique, la société lilloise Otonohm va présenter une batterie universelle plus efficace, au salon de l’innovation high-tech de Las Vegas.
  • Selon le directeur de cette start-up, cette batterie, « c’est un peu comme si on pouvait emporter une prise de courant avec soi ».
  • Une autre start-up lilloise, spécialisée en génie biologique, travaille sur la fabrication de cellules de batterie à base de recyclage de déchets ou de micro-algues.

La révolution des batteries est en marche. La start-up lilloise Otonohm, crée en 2016 et spécialisée dans l’énergie embarquée, doit débarquer, mardi, au salon de l’innovation high-tech de Las Vegas, aux Etats-Unis. Elle fera partie des 400 entreprises françaises emblématiques des nouvelles technologies.

Hébergée au sein de l’incubateur Euratechnologies à Lille, cette société va tenter de trouver des industriels intéressés par sa nouvelle batterie universelle, capable de se recharger sur n’importe quelle source et très économe en énergie.

Optimiser l’efficacité des batteries

Un nouveau défi, après avoir commercialisé un sac à dos équipé d’une prise de courant. « On optimise l’efficacité de cette batterie grâce à des procédés électroniques en diminuant le phénomène de résistance », explique le directeur Christophe Piquemal, cofondateur d’Otonohm avec Elerig Escallot, responsable technique.

Le principe, c’est d’éviter au maximum le phénomène de chauffe inhérent à la recharge d’une batterie. « Notre batterie restitue environ 20 % d’énergie en plus par rapport aux batteries qu’on trouve sur le marché et elle dure plus longtemps. C’est un peu comme si on pouvait emporter une prise de courant avec soi », assure Christophe Piquemal.

La recherche et développement, en collaboration avec le commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), a nécessité des mois de travail pour trouver l’algorithme adéquat. « Nous sommes en train de finaliser une levée de fonds de plus d’un million », précise le directeur d’Otonohm.

De la cellulose au lieu du lithium

A deux pas d’Euratechnologies, c’est à Eurasanté que se joue aussi l’avenir de la batterie. La start-up lilloise de génie biologique, E-Zyvec, ne sera pas à Las Vegas, mais elle planche sur un type d’innovation complémentaire.

« Nous allons bientôt déposer un projet de recherche franco germanique pour créer un modèle de batterie à base de recyclage de déchets organiques et de des eaux usées », indique Sylvain Julien, président d’E-Zyvec. Au lieu d’être fabriqué à base de lithium ou de sodium, les cellules des batteries pourraient utiliser la cellulose.

Une batterie à base d’algues

La start-up lilloise travaille également sur un projet imaginé par plusieurs étudiants lillois. Des chercheurs suédois ont découvert la capacité d’une algue de produire des fibres permettant de stocker l’énergie.

Un partenariat avec l’université de Rouen doit permettre à E-Zyvec de travailler sur la modification génétique de certaines micro-algues qui, à leur tour, pourraient produire des fibres électriques en grande quantité.