Le patron de Google face au Congrès, une nouvelle audition pour rien
WEB•Sundar Pichai a facilement esquivé les questions d'élus obsédés par Donald Trump...20 Minutes avec AFP
Facebook, Twitter et maintenant Google. On a dépassé les 20 heures d’audition des dirigeants des géants du Web au Congrès américain, pour parler de l’ingérence de la Russie dans l’élection américaine, de la collecte des données personnelles et d’un soi-disant biais politique anti-conservateurs des entreprises de la Silicon Valley.
Face à des élus pas vraiment calés, à quelques exceptions près, sur les sujets techniques, Sundar Pichai, à la tête de Google depuis la restructuration du groupe sous la holding Alphabet, en 2015, n’a pas vraiment transpiré.
« Aucune preuve de ces accusations »
Globalement, les élus républicains ont passé beaucoup de temps à interroger le dirigeant sur les accusations, portées par le président Donald Trump en personne, de « partialité » du géant de l’Internet au détriment des républicains.
« Nous n’avons pas trouvé de preuve de ces accusations », a-t-il martelé, s’appuyant sur une enquête menée de « façon indépendante » qu’il est prêt à remettre aux élus américains. Au représentant républicain du Texas Lamar Smith, qui a affirmé avec virulence qu’il était « irréfutable » que les recherches sur Google étaient biaisées, le patron a répondu calmement : « fournir des informations de grande qualité et fiables est notre credo ». Google « fabrique ses produits de manière neutre », a-t-il insisté, assurant qu’il y avait de nombreux points de contrôle pour s’assurer que les algorithmes de Google, qui ne sont pas publics, ne favorisaient pas une opinion plus qu’une autre.
Un autre républicain, Matt Gaetz, a dénoncé des discussions anti-Trump sur des forums internes à l’entreprise. « Ce groupe Resist existe pour résister à l’agenda du président américain, pourquoi n’avez-vous pas ouvert une enquête ? », tonne-t-il. « Nous respectons la liberté d’expression », répond Pichai, jurant que toute modification d’algorithmes doit être validée à de multiples niveaux.
Rien de neuf sur la censure et la vie privée
C’étaient les sujets les plus intéressants pour le public : le projet d’un moteur de recherche se pliant aux exigences de censure du gouvernement chinois, et les questions sur la quantité astronomique de données personnelles que Google collecte, parfois même quand l’utilisateur a décoché une option.
L’entreprise ne vend pas les milliards de données de ses utilisateurs, a poursuivi Pichai, costume et lunettes sombres, tout en reconnaissant que le fait que Google connaisse les préférences de ses consommateurs dans les moindres détails pouvait poser problème. « Nous offrons différents contrôles pour la géolocalisation par exemple. Nous rappelons que les utilisateurs peuvent surveiller le respect de leur vie privée », a-t-il expliqué.
Le dirigeant a aussi défendu un projet de moteur de recherche en Chine respectant les règles de censure imposées par Pékin à ses internautes, très critiqué, y compris en interne. « Notre coeur de métier est de fournir un accès à l’information (…), un droit humain important », a-t-il argué.