Une enquête accable Facebook pour sa gestion des récents scandales
WEB•Selon le «New York Times», l'entreprise a notamment embauché des lobbyistes républicains pour dénigrer ses détracteurs...20 Minutes avec AFP
«Retarder, nier et détourner. » C’est le titre de la longue enquête du New York Times sur Facebook et sa gestion des crises de ces deux dernières années, notamment Cambridge Analytica et l’ingérence russe dans la présidentielle américaine. Jeudi, l’entreprise a contre-attaqué sur quelques points mais elle a mis fin à sa collaboration avec une firme de lobbyistes républicains qu’elle avait embauchée pour redorer son image et attaquer ses détracteurs, affirmant que Mark Zuckerberg n’était pas au courant. Facebook a également assuré qu’il n’avait pas ciblé le milliardaire George Soros, l’un de ses critiques les plus farouches.
Dans la nuit, Facebook s’est défendu d’avoir organisé une telle campagne afin de détourner l’attention de sa gestion désastreuse de l’affaire de l’ingérence russe dans la présidentielle de 2016, à travers la plateforme aux 2,27 milliards d’utilisateurs. La George Soros Open Society Foundation n’a pas été convaincue et a publié une lettre ouverte au ton cinglant, dans laquelle elle réclame que Facebook lance une enquête indépendante pour faire toute la lumière sur cette affaire.
50 sources anonymes
Dans un long exposé basé sur 50 cadres et employés de Facebook, passés et actuels, le New York Times a retracé mercredi soir les multiples scandales et polémiques qui ont terni l’image du réseau fondé en 2004 par Mark Zuckerberg. L’article ne fait de révélations fracassantes ni sur l’affaire Cambridge Analytica de partage de données sensibles à l’insu des utilisateurs ni sur la campagne de désinformation par des officines russes mais remet en cause la volonté de l’entreprise de faire toute la transparence.
Si Mark Zuckerberg est visé, c’est contre son adjointe Sheryl Sandberg que se concentre le gros des critiques. Alors que le chef de la sécurité Alex Stamos poussait pour publier un rapport détaillé sur l’ingérence russe, Sandberg aurait refusé. Facebook avait d’abord publié un rapport minimisant l’ampleur des « Fake news » publiés par des trolls russes en citant uniquement le faible montant (130.000 dollars) dépensés. Par la suite, l’entreprise avait reconnu qu’au moins 126 millions d’internautes avaient vu ces posts.
Lobbying musclé
Le quotidien de référence a révélé que Facebook avait fait appel à une société de relations publiques proche du parti républicain, Definers Public Affairs, pour combattre les critiques. Le New York Times accuse Definers d’avoir voulu lier George Soros à ces critiques en diffusant des fausses informations pour les discréditer.
Le journal « a tort de suggérer que nous ayons jamais demandé à Definers de payer pour ou d’écrire des articles pour le compte de Facebook, ou de répandre de fausses informations », se défend le réseau social dans son communiqué nocturne, expliquant aussi que Mark Zuckerberg ne savait pas que l’entreprise avec recruter ces lobbyistes. Facebook Le géant de l’internet n’en a pas moins « rompu son contrat » avec cette société de relations publiques.