J'AI DE LA CHANCEGoogle fête ses 20 ans

Google fête ses 20 ans

J'AI DE LA CHANCELe plus célèbre des moteurs de recherche a bien grandi en deux décennies…
Serguei Brin, co-fondateur de Google, en 2012.
Serguei Brin, co-fondateur de Google, en 2012. - JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Google, né en septembre 1998, fête ses 20 ans lundi avec une conférence de presse à San Francisco. Simple moteur de recherche au départ, il est désormais l’une des multinationales les plus puissantes de la planète, qui engrange les milliards et… les critiques. Au milieu des années 1990, deux étudiants de l’université de Stanford dans la Silicon Valley (ouest), Larry Page et Sergueï Brin, ont une idée pour améliorer la recherche sur internet.

Les moteurs de recherche existent déjà mais les deux hommes ont une idée, qui va se révéler révolutionnaire. Jusqu’à Google, les systèmes classaient les résultats de recherche en comptant le nombre de fois où les mots-clés recherchés apparaissent sur la page. Page et Bryn améliorent ce système en analysant les relations entre les pages internet (comme le nombre de liens qui renvoient vers telle ou telle page), ce qui permet de mieux déterminer leur pertinence. L’idée va se révéler révolutionnaire et peu à peu écraser la concurrence.

Nombreux produits lancés

Le 4 septembre 1998, ils fondent officiellement l’entreprise Google, hébergée dans un garage à Menlo Park, dans la Silicon Valley, en Californie. Le nom est une référence au terme mathématique « gogol » ou « googol », qui désigne le nombre s’écrivant avec un 1, suivi de 100 zéros. En 2004, le siège est installé à Mountain View et Google entre en Bourse en août. Au fil des années, Google a lancé de nombreux produits, comme Maps (Plans), la messagerie Gmail, le système d’exploitation mobile Android, le navigateur internet Chrome… Google a aussi racheté la plateforme de partage de vidéos YouTube en 2006.

Fin 2015, le groupe se restructure et est créée une maison-mère, Alphabet, pour chapeauter Google mais aussi d’autres filiales, comme Verily (santé), Waymo (voitures autonomes), ou Deep Mind (intelligence artificielle)… Google fait aujourd’hui partie des marques les plus connues dans le monde et est même passé dans le langage courant, avec les néologismes « googler » et « googliser », à savoir « chercher quelque chose sur Google ».

La pub partout

Son modèle économique est le même que Facebook : la publicité, ciblée au plus près des utilisateurs grâce aux données personnelles des utilisateurs, récupérées et moulinées par ses algorithmes. Selon les projections du cabinet eMarketer les deux mastodontes devraient capter 57,7 % des recettes issues de la publicité numérique aux Etats-Unis cette année. En 2017, le chiffre d’affaires d’Alphabet a atteint 111 milliards de dollars, venant en quasi-totalité de Google. Le groupe emploie plus de 80.000 personnes dans le monde.

Google est dans le viseur de régulateurs, en particulier dans l’Union européenne, généralement en raison de domination dans la recherche internet, la publicité ou encore les systèmes d’exploitation mobile (Android équipe environ 85 % des smartphones dans le monde). Google a écopé en 2017 d’une amende européenne de 2,4 milliards d’euros pour avoir abusé de sa position dominante dans la recherche en ligne en favorisant son comparateur de prix « Google Shopping ». Cette année, l’UE l’a sanctionné à nouveau avec une amende record de 4,34 milliards d’euros pour abus de position dominante d’Android.

Attaqué de toutes parts

Comme Facebook, Google est aussi accusé par la presse traditionnelle d’être son fossoyeur, captant lectorat et recettes publicitaires. Les deux groupes s’opposent en outre à la création dans l’Union européenne d’un « droit voisin » du droit d’auteur pour la presse, afin que les plateformes technologiques rémunèrent mieux les médias pour les articles qu’elles utilisent. Google est aussi dans le collimateur du président républicain Donald Trump, qui l’a récemment accusé de manipuler ses résultats de recherche pour bâillonner les voix conservatrices, ce que l’entreprise dément catégoriquement.