Ingérence russe: Twitter et Facebook font leur mea culpa, Google grand absent
ETATS-UNIS•Les géants du Web se sont expliqués sur leurs manquements face à la manipulation de l'opinion...P.B. avec AFP
Il y avait trois chaises, devant les élus américains, mais seulement deux étaient occupées. Alors que Twitter et Facebook ont fait amende honorable, mercredi, reconnaissant avoir tardé à lutter contre la propagande russe lors de la présidentielle américaine, Google était le grand absent, préférant soumettre un témoignage écrit. En parallèle, le ministère de la Justice a indiqué qu’il comptait se pencher sur les soupçons de position dominante et de partialité intentionnelle des géants du Web contre les opinions conservatrices, l’une des obsessions de Donald Trump.
Le patron de Twitter, Jack Dorsey, s’est expliqué devant la commission du Renseignement du Sénat américain. « Nous ne sommes pas fiers de la façon dont des échanges libres et ouverts ont été utilisés comme armes pour détourner l’attention de la population et la diviser », a-t-il déclaré. « Nous nous sommes retrouvés pas préparés et mal équipés face à l’immensité des problèmes que nous avons découverts ».
Une chaise vide pour Google
Numéro deux de Facebook, Sheryl Sandberg a également reconnu que le réseau social au monde avait été « trop lent à agir ». Mark Zuckerberg s'était déjà justifié pendant plusieurs heures devant le Congrès au printemps.
Alors que Google a refusé d’envoyer l’un de ses dirigeants, les élus ont riposté en réservant une chaise vide à l’entreprise. Dans une déclaration écrite, le juriste en chef de Google, Kent Walker, a promis que le moteur de recherche continuerait à bloquer les ingérences étrangères dans les élections américaines, notamment par « une plus grande transparence dans les publicités électorales ».
Les voix de droite censurées ?
Accusés par le président Trump de favoriser les opinions de la gauche américaine, les géants du Web se sont défendus de toute impartialité. « Twitter n’utilise pas l’idéologie politique pour prendre ses décisions, qu’elles soient liées au classement du contenu de notre service ou à la façon dont nous appliquons notre règlement », a affirmé Jack Dorsey.
Ce démenti ne devrait pas suffire. Le ministère de la Justice a fait part de son « inquiétude grandissante » et indiqué qu’il allait se pencher sur la question en discutant avec des procureurs fédéraux. Mais il semble très peu probable que le gouvernement américain puisse forcer des entreprises privées comme Google à révéler leurs algorithmes secrets.