VIDEO. Aix-en-Provence: La gare TGV, laboratoire de la gare du futur
INNOVATIOn•Des robots et autres innovations hi-tech sont testés à la gare d’Aix-en-Provence TGV avant d’être généralisé dans les autres gares françaises…Mathilde Ceilles
L'essentiel
- La gare d'Aix TGV sert à la SNCF de laboratoire à la gare de demain.
- Divers robots sont d'ores et déjà installés dans cette gare.
- Des technologies au service du développement durable sont en cours de développement.
Tout près de l’ascenseur, et à quelques pas des commerces, un étrange voyageur attire l’attention d’un petit groupe, en attente de son train à la gare d'Aix-en-Provence TGV. Il faut dire que ce voyageur est un petit spécial car il s’agit… d’un robot. Depuis plusieurs mois, des nombreuses innovations sont testées dans ce qui constitue l’une des gares TGV les plus fréquentées de France, avec 3.8 millions de voyageurs annuels. Objectif : faire éclore dans ce coin des Bouches-du-Rhône la gare de demain.
En effet, dans le cadre du programme « Aix’ploration » lancé en janvier 2017, Aix-en-Provence TGV a été choisie par la SNCF pour devenir un « laboratoire de technologies et de services », selon les termes de Thierry Jacquinod, directeur de l’agence Grand Sud chez Gares et Connexion SNCF. Cette gare a notamment été choisie en raison de sa proximité géographique avec The Camp, un campus axé sur l’innovation.
The Camp en guise d’aide
« The Camp nous ont d’abord donné beaucoup de contacts, explique Thierry Jacquinod. Ils nous ont aussi apporté des méthodes de travail pour aller plus vite, ainsi que leur expérience et leur connaissance du monde des start-up. »
Aidé ainsi par The Camp, et de plusieurs start-up, la SNCF a ainsi testé plusieurs innovations pour améliorer le guidage des voyageurs. « Nous avons en effet réalisé des tests sur nos voyageurs, avec des bracelets mesurant la sudation, le rythme cardiaque et la température, afin d’obtenir une courbe d’émotion, sourit Thierry Jacquinod. Cette étude a révélé que le repérage au sein d’une gare est source de stress. »
La gare des robots
Pour y remédier, un robot est actuellement en rodage dans la gare aixoise. Equipée d’un écran, Hease délivre aux voyageurs diverses informations utiles, que ce soit des numéros de taxis, ou le plan pour regagner un parking déterminé. Mais ce robot est mobile, et pour cause. « Pour le moment, il fait du repérage de l’espace, explique Thierry Jacquinod. On va ensuite lui apprendre à prendre l’ascenseur. L’objectif, c’est qu’il accompagne des voyageurs jusqu’à leur destination. »
D’autres robots se sont immiscés dans les allées de la gare, que ce soit du classique robot nettoyeur au plus étonnant robot humidificateur d’air. « Il est équipé de trous qui font penser à un haut-parleur, s’amuse Thierry Jacquinod. Donc, les gens lui parlent. On a ainsi décidé de l’équiper d’un bot pour répondre aux questions des usagers ! »
Des panneaux de direction mouvants
Sur le parking, les traditionnels panneaux de direction ont fait place à plusieurs « flèches » numériques indiquant la direction… et pouvant bouger en fonction du lieu indiqué ! « Pour le moment, la machine a été programmée de telle sorte à faire une boucle, et indiquer plusieurs lieux selon un même ordre, précise Thierry Jacquinod. A terme, via l’application, les voyageurs pourront faire afficher sur ces panneaux leur destination. »
Une quarantaine de balises Bluetooth, appelées beacon, ont également été disséminées partout dans la gare. « Dans la prochaine version de notre application, grâce à ces capteurs, les voyageurs pourront être guidés à la manière d’un GPS vers l’endroit qu’ils cherchent dans la gare, les toilettes ou une boutique par exemple », explique Thierry Jacquinod. Après avoir été testée à Aix, cette technologie va être installée dans 300 gares de France.
Dans les mois à venir, la gare d’Aix va être un laboratoire d’un genre nouveau : celle d’une gare plus autonome en énergie, et utilisant des ressources propres. Des panneaux solaires ont d’ores et déjà été installés en test sur le parking. « Courant 2019, 200 panneaux photovoltaïques vont être installés au-dessus des places de parking de la gare, indique Thierry Jacquinod. Notre objectif est d’être quasiment autonome en énergie. Nous cherchons également à utiliser l’énergie des voitures électriques, qui souvent arrivent pleines sur nos bornes. » Le premier prototype sera en test avec des véhicules virtuels dès la fin du mois.