Espagne: La restauration (très) ratée d'une statue de Saint-George amuse les internautes
SCULPTURE•Au saint historique a succédé un visage de bande dessinée...20 Minutes avec AFP
C’est ce qu’on appelle un rafraîchissement. En Espagne, la restauration (très) maladroite d’une sculpture de Saint-George a suscité la polémique. Une histoire qui rappelle celle d’un tableau de Jésus défiguré par une octogénaire.
Au saint historique a succédé un visage de bande dessinée. A Estella, en Navarre, dans l’église San Miguel, la statue de Saint-George à cheval datant du XVIe siècle et aux couleurs passées est désormais toute colorée. « C’est une pièce intéressante, de l’an 1500 environ, de grande taille et bien conservée » a indiqué à l’AFP le directeur régional du patrimoine historique de Navarre, Carlos Martínez Álava, qui a été mis au courant par un habitant de cette restauration « effectuée sans professionnalisme et sans contrôle » par un artisan local.
« Ils ont recouvert la peinture du XVIe siècle avec de la peinture actuelle, il semble aussi qu’un travail de grattage et de ponçage a été effectué, ce qui ne correspond pas aux pratiques de la restauration actuelle », a dénoncé Martínez, dont les équipes tentent de savoir comment « dérestaurer » la sculpture.
aIndignation dans le secteur culturel
Problème : cette sculpture est classée comme bien d’intérêt culturel, ce qui suppose que sa manipulation doit être autorisée par le gouvernement régional.
A l’hilarité des internautes a succédé l’indignation des autorités et du secteur culturel. « Nous ne pouvons pas tolérer d’autres attentats contre le patrimoine culturel », a affirmé dans un dur communiqué l’association espagnole des restaurateurs, en menaçant de porter l’affaire en justice.
aFace à l’attention qu’elle suscite, la sculpture est désormais recouverte d’un tissu, tandis que la chapelle où elle se trouve a été fermée au public. « Nous ne voulons pas que (l’église) devienne un lieu de pèlerinage comme à Borja », a affirmé le maire d’Estella, Koldo Leoz. Car le Saint-Georges d’Estella rappelle inévitablement l'« Ecce Homo » de Borja, un portrait de Jésus défiguré, après sa restauration en 2012 par une octogénaire.