VIDEO. On s'est envoyé en l'air avec ANAFI, le nouveau drone de Parrot (et on veut bien recommencer)
BOMBE VOLANTE•Malmené par son concurrent DJI depuis de nombreux mois, Parrot revient avec ANAFI, un drone très prometteur dédié à la prise de vues aérienne pour tous…Christophe Séfrin
L'essentiel
- Dans la tourmente depuis plusieurs mois, Parrot revient sur le tarmac avec ANAFI.
- Ce nouveau drone comble certaines lacunes de son prédécesseur et filme en 4K HDR.
- La guerre des airs est relancée : son rival, le DJI Mavic Air l’attend au tournant.
«On a essayé de faire simple, simple, simple ». Dans son bureau, Henri Seydoux, le PDG de Parrot, présente ANAFI. Ce nouveau drone porte sur ses hélices de nombreux espoirs de la marque. Celle-ci souffre depuis de plusieurs mois de la concurrence farouche de la firme DJI et de ses drones grand public parfois plus aboutis techniquement. Quand DJI propose de la 4K sur certains appareils, Parrot filmait jusqu’alors en Full HD… « On voyait le drone comme extension du jeu vidéo. Or il remplace aujourd’hui les caméras vidéo », plaide Henri Seydoux.
Après 2 ans de développement, ANAFI (du nom d’une petite île grecque qui fut celui du projet du nouveau quadrimoteur) est prêt à décoller.
Inspiré par les insectes
20 Minutes lui a fait prendre de l’altitude. Présenté par Parrot comme « une caméra volante 4K HDR avec zoom » (sic !), ANAFI se pilote avec n’importe quel smartphone. Logé dans un controller pliable auquel on connecte le mobile en filaire et non plus en Wifi (ce qui accroît les performances, selon Parrot), le drone décolle dès que l’on appuie sur un bouton dédié. Brrrrr… Les hélices bourdonnent. Le design d’ANAFI est inspiré par les insectes. « Abeille, coléoptère… Ça été une obsession. J’en ai fait des dessins ! », s’exclame Henry Seydoux.
Conséquence : l’abdomen d’ANAFI renferme sa batterie, son thorax sa partie électronique et sa tête la caméra. Le nouveau drone serait 35 % moins bruyant que son prédécesseur, le Bebop 2. Au compteur, il émet 63dB. C’est nettement moins que les 73dB de son concurrent direct aux spécificités extrêmement proches, le Mavic Air de DJI.
Des images voulues impeccables
Controller en main, le pilotage est extrêmement intuitif : deux joysticks permettent de faire avancer ou reculer ANAFI et de l’orienter à gauche ou à droite.
Vitesse de vol : jusqu’à 55 km/h. Portée : jusqu’à 4 km. Autonomie : jusqu’à 25 minutes. Jusque-là, pas trop de raisons de se plaindre…
A l’arrière du controller, deux boutons blancs. Le premier pour orienter la caméra de +/- 90° vers le haut ou le bas ; le second pour zoomer. « Notre truc a surtout été la vidéo. Il fallait vraiment que l’on offre aux utilisateurs la possibilité de réaliser des images impeccables », relate le PDG de Parrot. Résultat : ANAFI prend des photos en 21 millions de pixels (5344 x 4016), avec possibilité de captation en mode RAW. Le drone filme par ailleurs en 4K HDR (3840 x 2160) jusqu’à 30 images/seconde, avec possibilité de zoom 2x sans perte. Des ralentis peuvent être orchestrés en Full HD, jusqu’à 60 images/seconde.
Premier vol serein
Les quelques images que nous avons pu réaliser sont prometteuses. On a hâte de pouvoir tester les différents modes de vol, à l’image de Dolly Zoom (une fonction associant travelling et zoom, comme Alfred Hitchcock l’a utilisé pour les effets de vertige de son film Sueurs froides).
Ou d’essayer la fonction Follow Me. Avec elle, la caméra ne lâche pas le pilote du drone d’une semelle et le centre au milieu de l’écran en permanence.
Parfaitement stabilisées, nos images s’avèrent détaillées et lumineuses. Et la compatibilité HDR permet d’éviter les effets néfastes du contre-jour. C’est surtout l’expérience sereine de ce premier vol (en salle) que l’on retient : ANAFI semble très réactif aux commandes, sans latence. Et la simplicité pour réaliser des vidéos de qualité semi-pro semble déjà acquise.
Guerre des airs en perspective
Une fois le vol achevé, ANAFI se replie dans une petite boîte qui peut simplement trouver sa place dans un sac à dos. Avec ses 320 g (contre 520 g pour le Bebop 2 Power), le quadricoptère peut prétendre nous accompagner durant toutes nos sorties d’été.
« Avec ce drone, on a voulu proposer une offre super-efficace », confie Henri Seydoux. A 699 euros dès le 1er juillet, son nouveau joujou reste cher, mais pas inaccessible. On trouve son rival Mavic Air de DJI à 729 euros chez Darty ou Rue du Commerce (au lieu de 849 euros, son prix de lancement)… Guerre des airs en perspective. « On est une boîte tech. C’est un métier où les choses vont très vite et où elles se retrouvent très vite », confie Henri Seydoux. Compte tenu de son rapport performances/prix, ANAFI pourrait bien aider Parrot à redécoller.