WEBFacebook multiplie les annonces pour calmer le jeu

Facebook multiplie les annonces pour calmer le jeu

WEBL'entreprise tente le tout pour le tout avant l'audition de Mark Zuckerberg devant le Congrès, mardi et mercredi...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

En pleine tourmente, Facebook a promis vendredi de nouvelles mesures pour lutter contre la manipulation politique à quelques jours de l’audition de son patron Mark Zuckerberg par les parlementaires américains, très remontés contre le réseau social.

Face à une accumulation de polémiques, Facebook multiplie ces derniers jours les excuses sur ses « erreurs passées » et les promesses de faire mieux, une manière de préparer le terrain aux questions de plusieurs commissions du Congrès prévues mardi et mercredi à Washington.

Sénateurs et représentants souhaitent lui demander des comptes sur la lutte contre la manipulation politique mais aussi sur le retentissant scandale concernant la fuite de données personnelles vers la firme Cambridge Analytica, qui a mis la main sur les informations de plusieurs dizaines de millions de membres, jusqu’à 87 millions selon le réseau social, à leur insu.

Publicité électorale encadrée

Après une série de prises de parole sur la question des données privées, Facebook a annoncé vendredi des mesures sur la manipulation politique, qui se répand souvent sur le réseau via des annonces publicitaires électorales ou politiques ou au travers de « Pages », consacrées à des entreprises, organisations, marques, personnalités ou causes et auxquelles on peut s’abonner.

« A l’approche d’élections importantes aux Etats-Unis, au Mexique, au Brésil, en Inde, au Pakistan (…), une de mes priorités pour 2018 est de m’assurer que nous soutenons un débat positif et parons aux ingérences dans ces élections », a écrit Mark Zuckerberg sur sa propre Page, qui est suivie par plus de 100 millions de personnes. « A partir de maintenant, chaque annonceur qui veut passer une annonce politique ou abordant un sujet important devra être vérifié. Pour être vérifié, les annonceurs devront confirmer leur identité et leur localisation », a poursuivi le jeune milliardaire. Il a aussi annoncé « embaucher des milliers de personnes supplémentaires » pour mettre en oeuvre ces différentes mesures, promises pour être déployées immédiatement pour certaines, progressivement pour d’autres, mais à temps pour les échéances électorales de 2018, en novembre.

Vérifications des Pages

En outre, les messages à caractère politique seront signalés comme tels sur le réseau, qui indiquera aussi qui les a financés. Facebook va aussi soumettre aux mêmes vérifications les administrateurs de Pages Facebook « ayant un grand nombre » d’abonnés, pour limiter l’utilisation de faux comptes, soupçonnés d’avoir été utilisés pour une vaste opération de désinformation lancée depuis la Russie pour déstabiliser la présidentielle de 2016 et favoriser l’élection de Donald Trump. Des affirmations niées par le Kremlin.

Mardi, Mark Zuckerberg avait annoncé la suppression de 270 pages et comptes Facebook et Instagram gérés par la société russe Internet Research Agency (IRA), que le renseignement américain accuse d’être piloté par Moscou. Le scandale Cambridge Analytica a déjà coûté cher au groupe, qui a vu s’envoler quelque 80 milliards de dollars de valorisation boursière depuis la mi-mars. Vendredi, le titre a encore perdu 1,34 % à 157,20 dollars.