Spotify valorisé à près de 30 milliards de dollars pour son premier jour en Bourse
TECHNOLOGIE•Le service de streaming musical, qui n'a jamais gagné d'argent malgré 71 millions d'abonnés payants, demande à Wall Street d'être patient...P.B. avec AFP
Une entrée en Bourse sans tambour ni trompette. Spotify, le numéro un mondial du streaming musical, a fait ses premiers pas à Wall Street, mardi, progressant de 0,42 % par rapport au prix d’introduction. Pas d’explosion pour ses débuts, donc, mais c’est normal : l’entreprise suédoise, qui n’a encore jamais été bénéficiaire, avait choisi un mode d’introduction différent, basé sur l’offre et la demande, sans prix fixé au préalable. Avec une valorisation de 29 milliards de dollars –comparable à celle de Michelin– on se situe dans le haut de la fourchette des analystes.
Il n’y a pas eu de coup cloche ni de confetti, son patron, Daniel Ek, n’est pas venu pas se faire interviewer à Wall Street, dérogeant ainsi à la tradition qui veut que les impétrants soient présents le jour de leur première cotation. C’est parce que Spotify avait choisi une procédure atypique dite de « cotation directe », simplifiée et moins coûteuse car sans intermédiaires. Elle est aussi plus imprévisible, le prix des titres n’étant pas fixé d’avance.
71 millions d’abonnés payants
En entrant à Wall Street, Spotify rejoint d’autres « licornes » – les sociétés technologiques non cotées valorisées au-delà du milliard de dollars – qui ont sauté le pas ces derniers mois, comme Snap, maison mère de Snapchat. Comme ce dernier, Spotify n’a jamais engrangé le moindre bénéfice.
Spotify prévoit un revenu en hausse de 20 à 30 %, entre 4,9 et 5,3 milliards d’euros en 2018. Encore jamais rentable, la société suédoise prévoit néanmoins de ramener sa perte opérationnelle entre 230 et 330 millions d’euros, contre 378 millions en 2017. Mais sa priorité à court terme, c’est le nombre de ses abonnés, qu’elle espère porter cette année à 92 millions au moins, contre 71 millions à l’heure actuelle. Spotify est le leader du secteur, devant Apple et ses 36 millions d’abonnés. Mais certains analystes estiment que ses coûts opérationnels, plombés par les royalties reversées aux artistes, menacent son business model.