WEBFacebook ferme la page du mouvement d'extrême droite Britain First

Facebook ferme la page du mouvement d'extrême droite Britain First

WEBLe réseau a sévi en raison des «commentaires haineux» à répétition...
Jayda Fransen, vice-présidente de Britain First, prend la tête d'une manifestation du parti à Londres le 1er avril 2017.
Jayda Fransen, vice-présidente de Britain First, prend la tête d'une manifestation du parti à Londres le 1er avril 2017. - Daniel LEAL-OLIVAS
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Facebook fait du ménage. Le réseau social a annoncé mercredi avoir supprimé la page du mouvement britannique d’extrême droite Britain First, connu pour avoir vu certains de ses tweets relayés par Donald Trump, en raison de la publication répétée de commentaires haineux contre des minorités.

Le réseau social américain a indiqué dans un communiqué avoir non seulement fermé « avec effet immédiat » la page du mouvement, mais également celles des deux leaders du parti, Jayda Fransen et Paul Golding. « Nous avons récemment envoyé un dernier avertissement écrit aux administrateurs des pages et ils ont continué à publier des contenus qui enfreignent nos critères régissant les communautés », a-t-il expliqué. Facebook a dit être une plateforme ouverte à toutes idées y compris politiques, mais ces dernières « peuvent et doivent être exprimées sans haine ».

Ne pas tomber dans la censure

Le réseau social supprime régulièrement des commentaires et parfois des pages entières. Récemment, il a fermé la page du moine Wirathu en Birmanie, qui s’est fait le grand prêtre d’un complot musulman visant à éradiquer le bouddhisme. La mission de l’entreprise est complexe, et elle est régulièrement accusée de censure, notamment par l’alt-right américaine. Facebook est en outre signataire aux côtés d’autres réseaux sociaux, d’un « code de conduite » élaboré par la Commission européenne pour lutter contre les propos haineux illégaux en ligne.

Cette décision concernant Britain First intervient alors qu’un tribunal britannique a condamné, le 7 mars, les deux dirigeants du groupe à des peines de prison. La vice-présidente Jayda Fransen a été condamnée à 36 semaines d’emprisonnement pour harcèlement à connotation religieuse. Le président de ce mouvement, Paul Golding, a quant à lui écopé de 18 semaines de prison.

Les faits s’étaient déroulés en mai 2017 dans le Kent (sud-est de l’Angleterre). Jayda Fransen, 31 ans, et Paul Golding, 36 ans, étaient accusés d’avoir diffusé des vidéos et des tracts alors que se tenait un procès à l’issue duquel trois musulmans avaient été condamnés pour viol.

Les excuses de Trump

Jayda Fransen et son mouvement avaient brusquement accédé à la célébrité fin 2017 grâce au président américain Donald Trump, qui avait retweeté des vidéos islamophobes qu’elle avait publiées sur son compte Twitter.

Le président américain avait ensuite présenté ses excuses, après avoir dans un premier temps déclenché l’indignation au Royaume-Uni, la Première ministre Theresa May dénonçant même une « erreur ».